Communiqué de presse
François-Thibaut Pencenat
Toute première fois
«Ce qui disparaît se prolonge dans ce qui apparaît»
François-Thibaut Pencenat travaille par effacement et déplacement, il met ainsi à l’épreuve la mémoire des images. Ou plutôt, il met en évidence les réminiscences de l’image par rapport à la mémoire collective. Ne subsiste que quelques fragments d’un point de départ tel un vague souvenir, l’esprit recompose inconsciemment ce qui a disparu ou a été altéré. Ce qui est caché revient, créant un effet d’enfermement.
François-Thibaut au travers de ses vidéos, photographies et installations, travaille sur l’idée de mise en scène, il instaure un rapport entre le réel et la fiction. Ses images sont travaillées, épuisées, le lieu dans lequel se tiennent les œuvres également, il est parfois même mis en abîme comme le reflet de lui-même.
Il y a bel et bien la volonté chez François-Thibaut de créer un brouillage entre l’espace de représentation et l’espace de monstration. Nous n’interagissons alors plus directement avec le lieu mais avec des œuvres qui mettent en évidence les caractéristiques du lieu dans lequel elles prennent place et que finalement elles s’approprient. Ses œuvres à la facture minimale et très précise sont en quelque sorte réfractaires ou hermétiques, mais par le jeu de sa mise en scène un dialogue s’instaure entre elles et crée une narration dont on ne peut saisir le sens. Le regardeur se sentira perdu dans un entre-temps, il n’y a ni commencement ni fin, mais également perdu dans un espace conçu comme un tout et pourtant fragmenté.
Pour son exposition personnelle à The Window 41, François-Thibaut Pencenat imagine l’espace de la galerie comme un théâtre, les spectateurs feront l’expérience d’un va-et-vient entre le devant de la scène, derrière le rideau et dans le public, avec un ensemble d’œuvres qui montre tout en cachant, qui ne se livre que petit à petit, qui absorbe et qui joue sur les oppositions présence/absence, montrer/cacher, avant/après. «Toute première fois» est conçue comme un tout dans lequel il faut se laisser perdre, comme une sorte de passage au-delà du miroir, un monde en déliquescence, sombre mais en même temps d’un calme étrange, «une présence déshumanisée et une absence humanisée».
Vernissage
Jeudi 21 janvier 2010. 18h.