Absalon, Karina Bisch, Harry Callahan, Nicolas Chardon, Hervé Coqueret, Stéphane Dafflon, Lee Friedlander, Katharina Fritsch, Thomas Hirschhorn, Cathy Jardon, Imi Knoebel, Jeff Koons, Pierre Labat, Mathieu Mercier, Thierry Mouillé, Roman Opalka, Florian Pugnaire, Hugues Reip, Thomas Ruff, Jean Sabrier, Anne Xiradakis
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc
«Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc» est une exposition d’oeuvres issues de la collection du Frac Aquitaine dont le point commun est la couleur blanche.
Le choix de cette couleur repose sur sa qualité d’être fondamentalement liée à l’histoire du modernisme et des avant-gardes tant du côté de la peinture (le célèbre Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch en 1918), de l’architecture (Le Corbusier) ou du design.
Plus tard, l’histoire de l’art retiendra le geste de Robert Rauschenberg procédant à l’effacement d’un dessin de Willem de Kooning (1953), l’exposition «Le Vide» de Yves Klein à la galerie Iris Clert (1958), ou encore l’oeuvre de Robert Ryman s’appuyant exclusivement sur des effets de peintures blanches à partir des années 1960.
Ayant en mémoire ces actes fondateurs des artistes du siècle dernier, l’exposition au Frac Aquitaine prolonge ce récit de la tonalité blanche à travers différentes oeuvres de sa collection: Karina Bisch réinterprète la théière de Kasimir Malevitch à travers un objet en plâtre tenant à la fois de l’architecture, du design et de la sculpture. Stéphane Dafflon réinvente un espace vierge à l’intérieur d’un cadre. Jeff Koons érige un monument aux premiers aspirateurs américains, héros contemporains des espaces aseptisés. Les trois monochromes de Katarina Frisch indiquent que le blanc ne peut se définir que par rapport aux autres couleurs, tandis que Roman Opalka étire le temps à travers des photographies et des tableaux de plus en plus délavées, au risque que les signes disparaissent…
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blanc poursuit sa logique d’introspection à travers une longue série de questions qui ne font que revenir aux origines, à l’essentiel, à l’épure: le blanc est-il le contraire du sale (Dennis Adams)? la transparence (Mathieu Mercier) ou l’effacement (Thierry Mouillé)? Le blanc signifie-t-il la douceur, l’intimité (Harry Callahan) ou le neutre –voire l’anonymat– au sein de la Cité (Lee friedlander, Thomas Ruff)? Est-il forcément lié à des codes liés à la santé et à l’hygiène ou à de simples règles commerciales du packaging (Franck Scurti)? Est-il susceptible de passer à l’état gazeux (Jean Sabrier)? Est-il statique ou peut-il s’introduire dans une dynamique (Imi Knoebel, Florian Pugniaire)? A-t-il un degré d’apesanteur (Pierre Labat)? Est-il à même de pouvoir créer une durée (Opalka), du silence (Absalon)? Et que dire du «White Cube» dont Thomas Hirschhorn présente avec Lascaux III une sorte de contre-modèle? Cette exposition sera l’occasion de présenter une nouvelle production de Nicolas Chardon conçue pour l’extérieur et aux alentours du Hangar G2.