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Tous les bons artistes de mon âge sont morts

Communiqué de presse
Juan Domínguez
Tous les bons artistes de mon âge sont morts

Horaires : samedi à 21h30, dimanche à 19h30
Durée : 53 min

— Conception, mise en scène et interprétation : Juan Domínguez
— Musique : A Chorus Line
— Traduction : Lucho López
— Assistante de production : Catherine Sardella

Le titre sonne comme une provocation. Mais faut-il y voir un signe du temps — matériau de prédilection de Juan Domínguez — sa pièce précédente s’intitulait Tous les bons espions sont de mon âge… Juan Domínguez — espion infiltré dans le monde de la performance ? Ou artiste cherchant à « épier le temps », à infiltrer la réalité par la fiction, transformant ses pièces en fables travaillées par la question de la disparition et de la mémoire ? Ici, c’est le livre de Vilèm Flusser, Les Gestes qui a servi de point de départ : écrire, détruire, faire l’amour ou fumer la pipe : l’existence humaine se manifeste par des gestes. L’écrivain dresse une véritable syntaxe permettant de décrypter « les gestes devenus invisibles par le mépris du quotidien ».

Parmi ces gestes, Juan Domínguez s’est intéressé à ceux de filmer et de photographier — l’un contenant l’idée de montage, de sélection et d’association des matériaux, l’autre la question du point de vue. « Le cinéaste peut gérer l’histoire, l’écrivain peut la raconter, le photographe l’emmagasiner », écrit Flusser. Sous quel angle observer les gestes ? Avec quel objectif ? Et comment investir la scène de ces différents codes sans la faire dérailler ? Par la transposition d’un contexte dans un autre — l’assemblage des dimensions et des temporalités offertes par ces différents médiums — il transforme la scène en boîte à fonds multiples… Des corps apparaissent qui rejouent, remontent ce qui a été écrit et proféré… Le jeu de va et vient entre le texte, la réalité qu’il décrit, et celle qui est représentée, oblige à se demander si ce n’est pas la réalité qui se joue de nous. Utilisant les règles comme des méta-gestes, Juan Domínguez délivre une intrigante réflexion sur la manière de décoder le réel, une sorte de « vie mode d’emploi ». Nous transportant sans cesse d’un niveau à un autre, il nous transforme nous-mêmes en personnages : celui de spectateur, avec ses attitudes, ses codes, ses habitudes. Peut-être que dans une pièce de Juan Domínguez, Tous les bons spectateurs sont des espions…

Liens

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