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Tour d’un monde

09 Avr - 08 Juin 2008
Vernissage le 09 Avr 2008

Georges Rousse mêle la pratique d’un photographe et la démarche d’un plasticien. Son oeuvre est l’aboutissement d’une réfléxion autour de la mémoire. Dans des lieux voués à la destruction, il crée des volumes et des formes, reconstruit un univers. La beauté côtoie ainsi, l’espace d’un instant, la perdition, le déchu, l’inachevé.http://www.paris-art.com/wp-admin/post.php?post=64265&action=edit

Georges Rousse
Tour d’un monde

Il y a un plus de dix ans, Georges Rousse était invité à investir ce qui n’était pas encore la Maison Européenne de la Photographie mais l’Hôtel Hénault de Cantobre, hôtel particulier du Marais alors à l’abandon. Dans le chantier en cours, Georges Rousse réalise de grandes installations mêlant couleurs et écritures racontant les moments poétiques recueillis au contact du lieu. Le bâtiment est ensuite rénové et ouvre ses portes en février 1996. De cette intervention, il ne subsiste aujourd’hui que les photographies conservées dans la collection de la MEP.

Architecte d’un espace intérieur, il est un archéologue de l’invisible, à la recherche, non pas de la lumière, mais de l’idée même qu’il s’en fait, non pas de la couleur, mais de son concept. La photographie devient une plaque, non plus seulement sensible, mais transparente, en connexion avec le sens caché des choses.
L’exposition rassemble les oeuvres récentes les plus marquantes d’un artiste qui, depuis plus de trente ans, en transit dans les villes du monde entier investit des lieux en voie de disparition, à la fois insolites et inattendus.

L’exposition présente notamment, la résidence que Georges Rousse a effectué pendant deux ans au Forum du Blanc Mesnil (2005-2007). Il y a investi ettransformé des logements sociaux et des bâtiments municipaux désaffectés. Accompagné de bénévoles, l’artiste a métamorphosé ces lieux «sans qualités» en espaces de méditation, comme ce gymnase brûlé en décembre 2005 lors de la révolte des banlieues. L’oeuvre qui en résulte, pleine de vide et de noir, rappelle symboliquement l’incendie.

En 2006, dans le sud des Etats-unis, à Durham, Caroline du Nord, l’artiste travaille sur quatre bâtiments historiques dont l’usine de tabac de Liggett & Myers, producteur des cigarettes Chesterfield, fermée depuis 1984. Plus de 150 bénévoles, en relation permanente avec les habitants de la ville, ont ressuscité la mémoire du lieu et ainsi exposé le témoignage muet d’une pratique industrielle disparue. Ce projet, intitulé Warehouse Intervention fait l’objet d’un film documentaire, projeté à l’auditorium de la MEP. En 2007, à Vitry, il découpe en forme de cercle la totalité d’une usine avant sa démolition. Cette forme géométrique, très présente dans sestravaux antérieurs, émerge ici à ciel ouvert alors qu’elle était auparavant toujours cloisonnée dans un espace fermé.

Enfin de ses voyages au Népal, il ramène d’étonnantes photographies de paysages et de villes où l’humain ne se rend visible que sous formes de traces.Une salle transformée en project room retrace également l’ensemble de son parcours depuis 1981.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Roland Cognet sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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