Le tour de France 1969 d’Eddy Merckx

L’exposition « Le tour de France 1969 d’Eddy Merckx » aux Bains-Douches, à Alençon, présente la série de photographies réalisées par Jef Geys durant l’été 1969, alors qu’il suivait le Tour de France.

Le Tour de France 1969 vu par Jef Geys

L’exposition rassemble soixante-sept photographies en noir et blanc du Tour de France de 1969 qui sont dévoilées pour la première fois. Ces clichés de l’artiste belge Jef Geys sont ceux d’un amateur de cyclisme et revêtent de multiples dimensions : sociologique, urbanistique, ethnographique et artistique. Loin de se limiter aux coureurs, les prises de vue s’attardent également sur les spectateurs, fans comme simples badauds, sur les éléments publicitaires qui s’étalent dans les villes étapes ou encore sur les à-côtés de la course.

Ainsi plusieurs photographies sont-elles prises depuis l’arrière ou le milieu de la foule, les visages et les spectateurs de dos ne laissant rien voir de ce qui se passe sur la chaussée. D’autres montrent des cyclistes à la réception d’un hôtel, une salle de restaurant, une voiture faisant la promotion d’un baume pour massages, ou encore des barrières disposées devant un Hôtel de la poste, vues à travers la vitre d’une voiture.

Les photographies de Jef Geys conjuguent valeur documentaire et artistique

Dénuées de considération esthétique, les photographies de Jef Geys sont à première vue porteuses d’une valeur documentaire, renforcée par la dimension particulière du Tour de France de 1969. Le 20 juillet 1969 fut en effet à la fois le jour de la première victoire du champion belge Eddy Merckx et celui du premier pas de l’astronaute Neil Armstrong sur la lune. La victoire sportive nationale se conjugue à la victoire scientifique planétaire. L’exposition rappelle ce double événement par un montage de deux pages de journaux belges des 21 et 22 juillet 1969 où les deux victoires sont présentées sur le même plan.

La nostalgie qui pourrait aujourd’hui se dégager des photographies des photographies de Jef Geys est contrecarrée par la subversion dont celui-ci marque son œuvre. L’artiste a réalisé pour l’exposition des encadrements « boulonnés » pour chacun des clichés. Une façon humoristique de souligner sa remise en question des conventions qui entourent l’œuvre d’art.