Communiqué de presse
Sandro Della Noce
Tour à tour
«Même le ciel n’échappe pas à l’emprise de la géométrie, car le ciel est désormais organisé par le cadre urbain, dans lequel il est vu comme un simple interstice, un découpage. L’homme est un animal géométrique», affirment Ozenfant et Jeanneret.
L’homme comme animal géométrique est un paradoxe parfaitement applicable à Sandro Della Noce. Nous imaginons chez l’animal un instinct jamais entravé, une invention pour la survie toujours renouvelée alors que la géométrie ordonne notre espace, selon des lois et ne déroge jamais aux principes.
Dans les sculptures de Sandro, l’animal dans sa puissance rencontre l’arpenteur géomètre (Piquenique à Hanging Rock), l’épure métallique rencontre la griffe (East Tractor). For Us By Us permet au caleçon (sinon rien, nu comme «un ver») de rencontrer la forme géométrique d’un plateau noir et glissant comme une langue parallélépipédique.
Ces sculptures sont construites avec des plans et des droites. Les droites ne fuient pas vers un horizon, ne se prolongent pas à l’infini, contrairement à la sculpture dite de « l’écriture dans l’espace » de Picasso, Gonzalez (années 1930) jusqu’à David Smith (en 1950) mais se tordent et forment des angles qui ferment des espaces, délimitent des cadres, dessinent des signes et dans le cas de la sculpture intitulée Sec (2009) aboutissent à une structure «porteuse» d’elle-même; fantasme lacanien de l’autre étant moi même, l’autre de la sculpture étant ce qui la porte, ce qui la transporte, la sculpture étant ce qui est transporté.
Dans cette oeuvre ont fusionné l’outil du déplacement et l’objet à déplacer, comme le miroir permet de fusionner, regarder et être regardé, sujet et objet.
C’est peut-être pour ces raisons que les surfaces dessinées par «les bras secs et métalliques» sont vides, en quelque sorte, transparentes comme du verre que seul le reflet fera exister.