A contre-pied. L’art en marche

Evénement
Vernissage : A contre-pied. L’art en marche

Comme un écho estival à l’exposition «Ligne B : connexion» aux Abattoirs, la médiathèque présente durant l’été une exposition dossier et une programmation vidéo à l’auditorium autour du thème de la Marche, A contre-pied. Ou comment prendre possession, mesure d’un territoire, d’un paysage urbain ou naturel, comment investir un espace public et mettre en jeu sa dimension esthétique, social ou politique. En reliant un point à un autre, d’une station de métro à la suivante, d’un bout à l’autre d’une muraille, ou par un tour de la planète, l’artiste quitte l’espace clos et sécurisé de l’atelier pour gagner le monde, devenu lieu de création ou d’inspiration.

La marche dans l’art d’aujourd’hui présente bien des aspects différents. À vocation «planétaire» chez le mexicain d’adoption, Francis Alÿs ou chez son compatriote, Gabriel Orozco. Sociale et contestataire chez Stalker mais aussi chez Krysztof Wodiczko qui imagine des véhicules appropriées à la vie et à la reconnaissance des SDF new-yorkais, ou encore chez l’artiste Cherokee Jimmie Durham qui entama une marche de protestation, en 1992, contre l’anniversaire commémoratif de Christophe Colomb et de la découverte de l’Amérique.
Performante chez Marina Abramovic et Ulay, les deux amants partis d’un côté différent de la Grande muraille de Chine, qui se retrouvèrent finalement au terme de 90 jours de marche, pour définitivement se séparer. Ou encore chez Tixador et Poincheval qui à l’aide d’une unique boussole entament une marche hivernale dans le nord de la France, afin de relier, en ligne droite, Nantes-Metz en passant par Caen. Sonore, chez Janet Cardiff ou chez David Tremlett et au long cours chez les «land-artistes» anglais, Hamish Fulton et Richard Long. Enfin, pédestre chez herman de vries qui délimite un sanctuaire dans la réserve géologique de Haute-provence, ou chez Andy Goldsworthy qui propose, dans le même lieu, un véritable itinéraire pour relier les refuges d’art qu’il a préalablement aménagés…

La liste serait trop longue pour énumérer toutes les intentions différentes. Notons que loin d’en établir un inventaire exhaustif, «à contre-pied» a simplement voulu donner différentes figures de la marche. L’unique lien entre toutes ses attitudes d’artistes est peut-être une forme de résistance , au toujours plus vite d’une société qui commence à se heurter à ses propres limites, et la proposition d’un certain art de vivre. Une invitation à parcourir des chemins de traverse, assez proche, en somme, de la philosophie adoptée par l’exploratrice Alexandre David-Néel qui pour se rendre d’un point à un autre, empruntait toujours le moyen de transport le plus lent.

Programmation Vidéo
Mercredi 4 juillet / 16h
Vernissage de l’exposition à la médiathèque suite à la projection.
— Abramovic/Ulay, The Lovers : the great wall walk, 1988, 65’32
Samedi 7 juillet et Jeudi 12 juillet / 16h30
— Oskar Fischinger, Munchen-Berlin Wanderung, 1927, 5’
— Francis Alys, The Modern Procession, New York city, 2002, 7’30
— Francis Alys, El Gringo, 2003, 4’12
— Anne Santini, Pertinence de la démarche, 5’
— Laurent Tixador et Abraham Poincheval, L’Inconnu des grands horizons, 2002, 24’30
Mercredi 11 juillet et Samedi 25 août / 16h30
— Philippe Haas, Stones and flies – Richard Long in the Sahara, 1988, 38’
— Andy Goldsworthy, Refuges d’art : interview, 2002, 23’
Samedi 1er septembre / 16h30
— Guy Debord, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps, 1959, 20’
— Boris Achour, Actions-peu, 1993-96, 8’
— Laurent Malone, Naples – walking Napoli / Azimut brutal, 2005, 20’
— Emmanuel Bovet, Funambule, 8’

Infos pratiques
16h (projection Abramovic/Ulay, The Lovers : the great wall walk,, 1988, 65’32)
T. 05 62 48 58 08
mediatheque@lesabattoirs.org
u mardi au samedi de 14h à 18h.