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Torture

10 Nov - 30 Déc 2016
Vernissage le 10 Nov 2016

L’exposition « Torture », à la galerie Nathalie Obadia de Paris présente seize photographies issues de la série qu’Andres Serrano a consacrée à la torture. En explorant tous les aspects de la torture, l’artiste américain met en lumière l’ambiguïté des sentiments qu’elle suscite, entre fascination et rejet.

L’exposition « Torture », à la galerie Nathalie Obadia de Paris présente un ensemble de photographies d’Andres Serrano issues de la série du même nom.

Andres Serrano explore tous les aspects de la torture

Seize photographies d’Andres Serrano offrent un aperçu du projet esquissé dès 2005 par l’artiste américain, qui a abouti dix ans pus tard à une série d’une cinquantaine de photographies. A l’origine du projet : une commande du New York Times en vue d’illustrer un article dénonçant la situation dans la prison d’Abu Ghraib, où des soldats américains ont été pris en flagrant délit d’actes de torture sur des prisonniers irakiens. Le travail alors entamé fut réactivé en 2015, lorsqu’Andres Serrano engagea un partenariat avec l’organisation a/political pour prolonger la série « Torture ».

Les photographies, réalisées dans neuf pays d’Europe, reflètent les multiples aspects de la torture. Une première partie de la série s’intéresse aux objets qui ont servi à la torture au cours de l’histoire. Des instruments de torture du Moyen Âge exposés dans des musées sont ainsi photographiés en gros plan. On découvre avec The Pear un objet issu de la période de l’Inquisition conservé dans le Musée de l’inquisition de Carcassonne et avec Fool’s Mask IV un masque médiéval, tous deux promus au statut d’œuvre par le regard photographique. A travers cet ensemble se dessine l’attrait touristique et spectaculaire de la torture.

La torture, entre fascination et rejet

Une autre section de la série Torture donne à voir des scènes de torture reconstituées avec des volontaires. Le grand nombre de ces derniers, qui ont répondu positivement aux demandes d’Andres Serrano, a révélé à celui-ci combien il est aisé de torturer des individus, dès lors que l’on exerce un pouvoir sur eux. Ces reconstitutions documentent divers lieux où la torture a été utilisée au 20e siècle : les camps de concentration nazis, les prisons de la police politique est-allemande…

Un ensemble de portraits expose de façon paradoxale de vraies victimes de torture. Dans le cliché Fatima, Was Imprisoned And Tortured In Sudan (Fatima, Fut emprisonnée et torturée au Soudan), une femme qui fut emprisonnée et torturée par la police pose avec son voile. Dans The Hooded Men (Les hommes encagoulés), c’est une cagoule qui cache le visage de quatre hommes soumis à la torture dans les années 1970 en Irlande. La photographie reproduit l’aveuglement par une cagoule qui leur était alors imposé. Plus que l’identité de la personne, ce sont ses souffrances qui ont ainsi mises en lumière.

A travers les différents angles qu’elle adopte, la série « Torture » d’Andres Serrano reflète toute l’ambiguïté d’une pratique qui suscite autant de fascination que de rejet.

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