L’exposition « Tori – Les oiseaux » à la galerie Camera Obscura, à Paris, présente l’œuvre du photographe Masao Yamamoto sous l’angle du thème de son dernier ouvrage : les oiseaux.
Les photographies de Masao Yamamoto témoignent d’un rapport spirituel à la nature
La parution récente de la monographie intitulée Tori de Masao Yamamoto donne à la galerie Camera Obscura l’occasion de revenir sur l’ensemble de son œuvre en se donnant pour fil directeur le thème de cet ouvrage : les oiseaux (« tori » en japonais). Un parti pris qui révèle la dimension très aérienne, poétique et même métaphysique de la photographie de Masao Yamamoto.
L’exposition suit librement la thématique des oiseaux et offre une sélection de clichés à la fois issus du livre Tori et du reste de l’œuvre de Masao Yamamoto. Ainsi, elle revient notamment sur le deuxième livre du photographe, publié en 2001, qui s’intitulait Nakazora (Entre la terre et le ciel). Comme ce titre le suggère, l’intérêt de Masao Yamamoto pour les espaces aériens s’y exprimait déjà et l’on y croisait plusieurs oiseaux. Ces derniers s’inscrivent dans une vision de la nature propre à la tradition japonaise qui y voit un monde peuplé d’entités invisibles, d’esprits. Dans ce rapport spirituel à la nature, les oiseaux jouent le rôle d’intermédiaires entre le monde matériel et le monde immatériel, entre les hommes et le divin.
Masao Yamamoto porte un regard émerveillé sur les oiseaux
Les photographies de Masao Yamamoto témoignent d’un émerveillement presque enfantin jamais tari pour les détails du quotidien. Les oiseaux qu’il observe autour de sa maison en font partie et c’est d’abord ce regard émerveillé et étonné qu’il met en scène dans ses œuvres, révélant la beauté qui se niche en chaque chose et celle, légère et fugace, du monde du ciel, de l’air, des nuages, des oiseaux.
L’élégance délicate des oiseaux est subtilement rendue dans les compositions rigoureuses, qui les isolent parfois sur fond blanc, dans des mises en scène précises : deux oies face à face, leurs têtes se confondant, des grues d’Hokkaido fixées dans de gracieuses chorégraphies, des rapaces qui captivent par l’intensité de leur regard…