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Tony Oursler

Catalogue monographique présentant les dispositifs de l’Américain Tony Oursler de 1977 à 2005, mêlant sons, vidéos et sculptures en d’étranges et fantasmagoriques installations. Retour sur la genèse d’une œuvre célèbre pour ses projections d’images sur divers supports, dont les fameuses «têtes parlantes» (Talking Heads).

— Auteurs : Paul Ardenne, Christine von Assche, Raymond Bellour, Tony Oursler
— Éditeurs : Flammarion ; Jeu de Paume, Paris
— Année : 2005
— Format : 21 x 26 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 144
— Langue : français
— ISBN : 2-080114537
— Prix : 35 €

Lire l’article sur l’exposition de l’artiste au Jeu de Paume (15 mars – 22 mai 2005)

Présentation

Dans « l’art vidéo », terme qui recouvre des pratiques très hétérogènes, Tony Oursler est avant tout celui qui a profondément modifié le champ et la définition des installations vidéo, en faisant appel à une forme de théâtralisation. Il a recours à une grande variété de médiums — vidéo, film, photographie, informatique, web, sculpture, objets, mais aussi bandes musicales et sonores qui font l’objet d’un travail spécifique. Il a très tôt étendu la conception de l’écran à des supports inusités, de l’architecture et de l’espace public aux mannequins de chiffons — les dummies, ou «poupées», qui apparaissent en 1992 —, animés de visages, de pupilles exorbitées, de bouches déversant des flots de paroles. Il peut parfois utiliser des arbres ou des fumées pour disperser — plus qu’il ne les projette — des images vidéo (The Influence Machine, 2000-2002).

Enfin, le plus souvent ses installations intègrent le matériel de projection, et le cadre même où elles sont exposées : le dialogue de Tony Oursler avec l’architecture est devenu une constante dans son œuvre. Ce principe d’intégration concerne également les monologues et les dialogues de ses bandes son. Elles sont constituées de textes et d’emprunts, comme dans le procédé du cut-up de la Beat Generation, ou plutôt du sampling — terme utilisé par les musiciens pour le mixage d’échantillons de morceaux existants. Comparable à l’image vidéo dont l’artiste manipule le degré de fluidité, cette parole coule et se répand dans l’espace à la manière d’une matière organique. Enfin c’est le spectateur qui est «intégré» aux installations : les dummies s’adressent à lui, mais il est également attendu dans certains points de l’espace où il accède aux commandes d’une partie de l’œuvre, dont il devient en retour l’instrument.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Jeu de Paume)

L’artiste
Tony Oursler est né en 1957 à New York, où il vit et travaille.

Les auteurs
Paul Ardenne est historien de l’art et essayiste.
Christine von Assche est conservatrice au Centre Pompidou et commissaire de cette exposition.
Raymond Bellour, né en 1939, est chercheur au Cnrs, écrivain, critique et théoricien de la littérature et du cinéma. Il est un des fondateurs de la revue de cinéma Trafic.

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