Tomi Ungerer et ses maîtres, inspirations et dialogues
Les connexions du dessin d’illustration, entre autres avec le champ de l’histoire de l’Art, ne font encore que rarement l’objet d’expositions et d’analyses. Elles sont pourtant particulièrement intéressantes à étudier, notamment dans l’oeuvre de Tomi Ungerer, où elles sont multiples et complexes. Friedrich Dürrenmatt, dans sa préface pour Babylon, ne s’y est pas trompé et a souligné, en fin observateur, que celui-ci «n’imitait personne, mais utilisait beaucoup».
En un parcours thématique autour des œuvres de Tomi Ungerer, sont montrées les influences qui se sont exercées sur le dessinateur et les analogies entre son oeuvre et l’histoire de l’Art. Entre autres y figurent les maîtres allemands du Moyen Age et de la Renaissance (Dürer, Grünewald, Baldung Grien), le dadaïsme et le surréalisme, le romantisme (Doré, les lithographes alsaciens, les peintres romantiques allemands), le dessin satirique (J.J. Grandville, Daumier, Busch, les cartoonists anglosaxons), l’illustration (André François, Dubout, Savignac), la peinture réaliste américaine (Hopper, Wyeth), le style expressionniste (Grosz et Dix).
Comme un grand nombre d’illustrateurs et de dessinateurs, Tomi Ungerer a puisé dans l’immense réservoir iconographique que constitue l’histoire de l’Art. Il cite ses sources, pêle-mêle: «Enfant, j’ai été essentiellement impressionné par Mathias Grünewald, Dürer, Schongauer, ainsi que par Hansi et Schnug, tous les deux des artistes alsaciens, plus tard par Goya, Bosch, les dessinateurs japonais (Hokusaï, etc.), les vieux numéros du Simplicissimus et Wilhelm Busch.»