L’exposition « ANTIQUITÉS (Les) Sont toujours de fabrication moderne. » au Frac Occitanie Montpellier présente des œuvres de Tjeerd Alkema, dans le cadre d’une double exposition en partenariat avec la galerie AL/MA. On découvre un vaste panorama de la carrière de l’artiste néerlandais venu s’installer à Montpellier dès 1963.
L’espace, enjeu central de la recherche de Tjeerd Alkema
La pratique de Tjeerd Alkema est essentiellement consacrée à la sculpture mais a également abordé la production graphique ainsi que la photographie et la vidéo. Une multiplicité de médiums qui s’explique par l’enjeu central de la recherche de l’artiste, à savoir l’espace. Tjeerd Alkema cherche en effet à rendre compte de la façon dont l’espace est le fruit d’une construction à la fois corporelle et donc perceptive, et technique. Il en résulte un œuvre rigoureux qui mêle de façon étroite l’implication subjective et l’expérimentation objective.
Tjeerd Alkema, sculptures, installations et dessins
L’exposition couvre l’ensemble du parcours de Tjeerd Alkema, depuis ses premières installations réalisées dans les années 1960, jusqu’à ses dernières formes sculpturales reprenant la technique du coffrage. On retrouve également les sculptures anamorphiques qu’il a commencé à modeler au début des années 1980 et continue de perfectionner, des films Super 8 méconnus réalisés dans les années 1970, comme Aller Retour, des dessins au crayon et à la craie par lesquels Tjeerd Alkema réalise des anamorphoses en volume, et des variations en métal qu’il a déployées autour du « cube de Necker » dans les années 2000.
« ANTIQUITÉS (Les) Sont toujours de fabrication moderne. » : la représentation de l’espace se fonde sur la mémoire
Le titre de l’exposition, proposé avec ironie par Tjeerd Alkema, reprend un passage du Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert : « Antiquités (Les) Sont toujours de fabrication moderne ». Il fait écho à la démarche de l’artiste chez qui la notion de spatialité relève de la mémoire : l’espace n’est jamais pour lui une dimension se limitant à l’instant sensible, il est au contraire une représentation qui résulte d’une addition de nombreuses données que l’art tente justement de rendre perceptibles, tout en montrant la dynamique qui les inscrit dans notre corps. Ainsi, l’expérience artistique permet-elle pour Tjeerd Alkema de comprendre combien la perception la plus « courante » se fonde sur la mémoire, comme celle des antiquités.