Tino Sehgal
Tino Sehgal
La Galerie Marian Goodman présente pour la première fois dans son espace parisien une exposition de Tino Sehgal du samedi 31 janvier au 7 mars 2009.
Tino Sehgal (né en 1976) est l’un des artistes émergents les plus remarqués par la critique ces dernières années. Il développe une pratique artistique radicale sous forme de rencontres vivantes entre des individus.
Pour sa première exposition personnelle à Paris, Tino Sehgal montrera son travail le plus ambitieux à ce jour, intitulé This situation. Tentative d’une forme contemporaine de la peinture d’Histoire, This situation – comme d’autres Å“uvres de Sehgal – se concrétise sous la forme d’un groupe d’individus opérant dans une structure de jeu conçue par l’artiste. Sehgal décrit son travail comme des « situations construites », dont les matériaux sont la voix humaine, le langage, le mouvement et l’interaction, sans production d’objet concret.
Toutes les oeuvres de Tino Sehgal ont en commun de résider exclusivement dans le temps et l’espace qu’elles occupent ; dans la mémoire de l’œuvre et sa perception. En dépit de son caractère immatériel, le travail de l’artiste trouve complètement sa place au sein des arts visuels et fonctionne pleinement avec l’infrastructure d’une galerie ou d’un musée. Les oeuvres sont activées pendant toute la durée d’une exposition, elles font partie de collections publiques comme privées et perdurent dans le temps par leur réactivation.
A travers son travail, Sehgal explore les pratiques sociales, les conventions et la répartition des règles. Il redéfinit ainsi les paramètres fondamentaux, non seulement de la façon dont l’art se fabrique, mais aussi de la société au sans large : matérialité, idée, originalité, producteur, consommateur, propriétaire et valeur. L’économie politique et la chorégraphie, auxquelles il a été formé, ont joué un rôle fondamental dans le développement de la pratique artistique de Sehgal. Il s’attache aux deux domaines avec la même motivation, à savoir, rechercher la possibilité d’alternatives à la norme de production comme transformation de ressources (naturelles).
Comme il le déclare dans une interview avec Tim Griffin pour Artforum : « La raison pour laquelle je m’intéresse à la transformation des actions, c’est parce que je pense que l’apparence, à la fois, d’une surabondance de biens matériels basiques et de l’homme mettant en danger sa disposition spécifique à la « nature » – dans laquelle la vie humaine semble possible -, remet en question l’hégémonie du mode de production dominant. »
Évidemment cela ne signifie pas de proposer un « Non » essentialiste aux objets matériels en général mais il s’agit plutôt de conduire à la question de savoir comment est-ce que nous pourrions produire des choses qui, d’un côté ne sont pas problématiques, mais qui, d’un autre sont plus intéressantes et complexes, ou moins statiques.
Depuis des années, l’artiste a travaillé avec une diversité d’« interprètes » incluant des gardiens de musées, des directeurs de galeries, des enfants, des chanteurs. Parmi ses œuvres plus anciennes, on peut voir une personne exécutant au sol, une danse lente et pénétrée (Instead of allowing something to rise up to your face dancing bruce and dan and other things, 2002) ; un couple embarqué dans une chorégraphie insensée de baisers plus ou moins célèbres (Kiss, 2002) ; ou deux enfants jouant certaines des œuvres de Sehgal et les offrant à la vente sur le stand de The Wrong Gallery à la Frieze Art Fair (This is right, 2003).
critique
This Situation