Communiqué de presse
Emmanuelle Samson
Tinbox and Gongokolow
Emmanuelle Samson fait oeuvre de Tinbox. Mise sur calle pour contraindre sa mobilité, la boîte-galerie, sera découpée puis reconstruite pour se transformer en sculpture. Par ce geste radical, l’artiste compose avec la dynamique du dedans, du dehors et du devenir. Son installation sera accompagnée de dessins réalisés lors d’un voyage au Mali portant le titre de Gongokolow (En Bamanan langue parlée majoritairement à Bamako), qui désigne les boîtes en conserve ou les contenants abandonnés.
«Mon travail est fait d’une accumulation de fragments avec lesquels je bâtis des édifices temporaires, des signaux provisoires, pour s’attarder un moment dans un espace donné. Chaque sculpture est un croisement, un carrefour, au sein duquel chaque élément a une place très précise en lien avec tous les autres et dont dépend l’équilibre de l’ensemble mais de façon précaire. Mes sculptures sont des espaces en transit. Les mobiles ont par essence la potentialité d’entrer en mouvement.
Aux moindres fluctuations de l’air ils tournent sur eux-mêmes, dans une direction ou dans l’autre, à des vitesses variables et parfois de façon presque imperceptible, et se révèlent alors en lente métamorphose. Mes vidéos sont les plus pérennes de mes constructions alors même que l’objet qui les constitue n’existe nulle par en dehors de leur cadre. Mes sculptures font obstacles et obligent un détour dans nos habitudes, mais en ouvrant de nouvelles perspectives. Le bois, la tôle, le carton ou les tiges métalliques sont des matériaux si ordinaires qu’on ne devrait même pas les voir. Organisés dans de précaires structures c’est d’autre chose qu’ils nous parlent, d’un monde bien plus étendu et bien plus divers.
Mes sculptures sont constituées de rythmes et de tensions entre des pleins et des vides, des jointures et des interstices. Elles s’articulent en trois dimensions avec parfois la mince épaisseur du trait d’un dessin. Elles se tiennent devant nous et viennent à notre rencontre, mais composées de tant de vides que c’est au delà d’elles que nous voyons. Elles sont démontables et peuvent changer de forme, se défaire et se disperser à nouveau. Cette instabilité leur permet de rester disponibles pour évoluer et se transformer. Elles sont en devenir. Toute fixation réduirait le champs infini des possibles.»
Emmanuelle Samson, janvier 2009