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Till the end

Les œuvres de Florence Paradeis puisent dans le vocabulaire des scènes de genre apparemment banales et objectives, dans un quotidien d’images vécues, vues, lues ou rêvées. Ces images d’instants sont pourtant des constructions visuelles où le réel se met en scène.

Le réel est déplacé, scénographié. Les photographies rejouent des situations intimes qui appartiennent au monde de l’artiste. Elles sont ensuite déconstruites, montées, décollées en différentes strates de sorte que le spectateur en perde le sens. Ces sédiments accumulés créent une seule image, un moment photographique qui semble au premier coup d’œil tiré d’un monde imaginaire.

Et pourtant chaque photographie de cette exposition traque un paradoxe, le met en forme et l’expose. Le sens d’une photographie est déconstruit, il dit et exprime son contraire sous la forme de véritables calques superposés et empilés. C’est alors au regard du spectateur de les résoudre.

Cette exposition met en évidence les dérives de ce médium trompeur: faire croire à un monde qui semble réel mais qui est une fiction. Est-ce une dénonciation de l’illusion médiatique dont nous sommes victimes au quotidien ?

Les images de publicité ne représentent qu’une réalité trafiquée, modifiée, falsifiée, retouchée, perfectionnée. Dans la logique du trompe l’œil et du mensonge, elle nous berne sur la véracité et la réalité d’images qui saturent notre univers. A la fois acteurs et décors du paysage urbain, ces images envahissantes nous renvoient à un quotidien sublimé et idéal. Alors que l’on pense être face à un enregistrement de la réalité, le réel est en vérité transfiguré.

En révélant les manipulations qui peuvent constituer une image, que ce soit par la mise en scène d’une situation ou par le photomontage, les œuvres de Florence Paradeis brouillent les frontières entre réalité et fiction et nous invitent à regarder de plus près. Méfiez-vous des images qui nous entourent !

— Florence Paradeis, Chamane, 2009. Tirage numérique sur papier argentique contrecollé sur aluminium, encadrement ramin et verre.   92 x 75,8 cm
— Florence Paradeis, Butter, 1999. Impression numérique sur bâche PVC, châssis en bois. 300 x 184 x 3 cm
— Florence Paradeis, Eagles, 2002. Impression numérique sur bâche PVC, châssis en boiscrédit photo. 300 x 220 x 3 cm
— Florence Paradeis, Vert squelette, 2005. Tirage numérique sur papier argentique, contrecollé sur aluminium, encadrement ramin et verre. 92 x 75,8 x 3 cm
— Florence Paradeis, On the beach, 2006. Impression numérique sur bâche PVC, châssîs en bois, 300 x 200 x 3 cm
— Florence Paradeis, Jeune Femme, 2008. Photographie couleur
— Florence Paradeis, On the beach, 2006. Impression numérique sur bâche PVC, Châssîs en bois, 300 x 200 x 3 cm

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