Communiqué de presse
Tianbing Li
Tianbing Li
Avec cette nouvelle série «Lost Chinese Beauties», l’artiste parle du rôle des femmes dans la société chinoise moderne. Une société en pleine mutation où le capitalisme sauvage oblige toute une population féminine rurale à s’installer dans les grandes villes. Vivant dans des conditions précaires, sans éducation et venant de milieux défavorisés, ces femmes se voient contraintes de se prostituer ou de devenir entraîneuses dans des bars de Karaoké pour pouvoir subvenir à leur besoin.
Fille perdue n° 1, n°2 et n°3 sont des images de jeunes filles provenant du website «Escort Girl» en Chine. Filles de Karaoké, est inspiré du fameux tableau ancien de Han Xizai Gives a Night Party de la dynastie Song. Tous les personnages de ces tableaux sont des personnes que l’artiste a contacté afin de les faire poser pour lui et par conséquent de mettre en lumière, à travers sa peinture, ces filles de l’ombre que la société a rendu marginales. Cherchant à travers cette série à témoigner et rendre hommage également aux enfants abandonnés, l’artiste s’est rendu dans des orphelinats où une population de petites filles, victimes de la politique de l’enfant unique imposée par le gouvernement chinois, se voit jetée dans des pensionnats de misère. Les parents préférant choisir les garçons qu’ils estiment être plus à même de devenir autonome, au détriment des filles dont ils jugent plus problématique d’assurer l’avenir. Les tableaux Fille abandonnée et Fille de Pixel parlent de l’effacement de leur identité, de l’envahissement par la modernité, le monde du désir, la mutation de la société symbolisée par les images des pixels déformés, leur identité sont effacées petit à petit sous le bombardement de ces images et la prolifération des objets de consommation.
Grâce à la distance géographique qui le sépare avec la Chine, Tianbing Li peut tout à fait objectivement observer les diverses mutations de la société chinoise en proie à une croissance économique sans précédent et exprimer toute son inquiétude dans sa peinture aux victimes de ce capitalisme.