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Think Park

18 Oct - 01 Fév 2009
Vernissage le 17 Oct 2008

Conçue comme un laboratoire d’idées, «Think Park» dévoile tour à tour des architectures mineures, lieux de repli de la pensée et des manuscrits obsolètes qu’il sauve du pilon.

Communiqué de presse
Julien Prévieux
Think Park

Fidèle à sa politique d’expositions monographiques, la synagogue de Delme invite Julien Prévieux à investir l’intégralité du centre d’art. Depuis plus de dix ans, l’artiste déjoue par l’absurde le monde du travail, les industries culturelles, les technologies de pointe, le code de la propriété, le fichage généralisé, ou tout autre forme de posture autoritaire…
«Think Park» projette le visiteur dans une exposition prise sous l’angle du laboratoire d’idées.

L’artiste nous convie à un étrange rassemblement d’architectures: un garage, quelques cabanes, un bateau transformé en maison coexistent pour un hypothétique conciliabule qu’il nous appartiendra d’imaginer… Surtout lorsqu’on saura que ces habitations d’un genre mineur sont les reproductions de lieux privés dans lesquels philosophes, écrivains ou inventeurs célèbres se retiraient pour travailler. Car le travail chez Julien Prévieux relève d’abord d’une pensée qui échappe au bruit et à la lumière des projecteurs, pour commencer discrètement dans le retrait, la solitude parfois, en tout cas à côté de la maison principale, au fond du jardin ou sur les hauteurs d’une colline reculée. Bref, ça ne se voit pas.

«Think Park» compose un cercle de réflexion en forme de quartier, dans lequel peuvent cohabiter Gustav Mahler, Ludwig Wittgenstein, Alexander Graham Bell ou encore Virginia Woolf. Il est à parier que ce «réservoir de pensée» entretient des liens ténus avec les «think tanks» dans lesquels experts émérites, analystes chevronnés, et spécialistes en tous genres dictent en sous-main les politiques publiques.

L’intérêt de Julien Prévieux pour l’organisation des savoirs et l’accumulation des connaissances (parfois jusqu’à saturation) est au coeur d’une seconde installation produite pour l’exposition. Celle-ci prend la forme d’une bibliothèque des idées obsolètes et dépassées et procède d’une laborieuse collecte de livres, dont le contenu n’aurait plus assez de valeur pour être conservé.

Suite à un long travail de récupération dans des bibliothèques publiques et privées, l’artiste s’emploie à sauver du pilon, pour n’en citer que quelques-uns : Le Nouveau petit Larousse Illustré, 1959 ; La Technique moderne, 1933 ; U.R.S.S. Le pays où le soleil ne se couche pas, Emil Schulthess, Albin Michel, 1971 ; L’Imposture informatique, François de Closets et Bruno Lussato, Fayard, 2000 ; Top Tennis, Yvan Lendl, 1987 ; Windows 95 pour les nuls, Barrie Soskinsky et Christopher J. Benz, Sybex, 1999… Oubliés, méprisés, en marge des savoirs à la pointe, ces livres continuent à faire sens, une fois réorganisés dans cette bibliothèque de rebus linguistiques, techniques et historiques. Exponentielle, l’oeuvre pourra être alimentée pendant l’exposition par les visiteurs, ou tout autre généreux contributeur.

Ce qui se dessine avec la bibliothèque et les cabanes, ce sont des lieux à part, ou, pour reprendre le concept forgé par Michel Foucault, des hétérotopies, ces «espaces autres» qui donnent soudain à l’utopie une réalité tangible.

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