Communiqué de presse
Thibault Hazelzet
Thibault Hazelzet
Les images de Thibault Hazelzet représentent, bien souvent, des espaces ou des paysages calmes et désertés, habités -quand ils le sont encore- par une simple structure géométrique ou une forme peinte de traces embrouillés qui se dresse comme une solitude déchirée, une architecture délaissée (Babel), un esprit en furie (La Guerre, L’Orage).
Ces oeuvres sont le produit d’impressions multiples sur un même négatif: le résultat à la fois d’un travail de construction de formes dans l’atelier, et de superpositions, d’occultations par des caches de certaines parties de l’espace.
Ce processus matériel -quasi artisanal- de fabrication de l’image confère à ces photographies une texture ambiguë: images de paysages irréels qui, pourtant, ont la texture d’une réalité et en portent les traces (marques de peinture, poussières, épaisseur des fonds…).
Ce travail d’atelier aboutit à la création d’une image qui se trouve entièrement finalisée sur le négatif photographique, négatif que l’artiste découpe une fois le tirage réalisé.
Thibault Hazelzet indique par là sa volonté de produire des images qui ont valeur de tableau, tant par leur format imposant que par leur unicité. Il s’agit bien ici d’affirmer la valeur unique de l’oeuvre d’art, qui lui a toujours conféré une certaine aura et qui vient s’opposer au caractère reproductible de la photographie.
L’inscription de ce travail dans l’histoire de l’art et de la peinture est évidente. Les titres des oeuvres présentées ici en sont le reflet: Annonciation, Babel, Danaé… sont des séries qui contiennent toutes des références souvent subtiles à l’histoire de l’art et à ses chefs-d’oeuvre.
Les photographies de sa dernière série, intitulée La Guerre (2010), présentées à la galerie pour la première fois, sont comme le prolongement et l’accomplissement d’une série plus ancienne nommée Le Jugement dernier (2006).
La présentation centrale de cette série récente, accompagnée de quelques travaux plus anciens, permettra de percevoir la continuité et l’évolution d’un travail photographique dans lequel se fait de plus en plus présent la peinture, l’impression et la trace qui, depuis les séries Danaé (2008) et L’Orage (2009), viennent habiter l’espace photographié comme des spectres hantent parfois nos images mentales.