La « Biennale de l’image tangible » met en lumière, à travers une exposition principale, des expositions satellites, des débats, conférences et la création d’une Å“uvre urbaine, une photographie contemporaine qui ne cesse de se réinventer en s’émancipant de son usage traditionnel.
La Biennale de l’image tangible célèbre le constant renouvellement de la photographie
A travers deux mois d’expositions, de débats, conférences et autres événements, qui se répartiront dans plusieurs lieux du 20e arrondissement de Paris, la première édition de la « Biennale de l’image tangible » a pour ambition de présenter des Å“uvres qui s’inscrivent dans une volonté d’émancipation de l’usage classique du médium photographique. Les Å“uvres sélectionnées ont en commun de s’affranchir des règles admises jusque-là , pour mieux étendre le champ de leur discipline.
La « Biennale de l’image tangible » entend prouver que la photographie ne cesse d’inventer et de se réinventer : le numérique ouvre un nouveau chapitre dans son histoire qui se développe par la recherche de nouveaux usages, supports, procédés et moyens de diffusion, de techniques hybrides et même d’un nouveau rapport à la réalité. L’événement met en effet en lumière une évolution majeure de cet art qui se détache de son statut de reflet de la réalité, notamment par des Å“uvres fictionnelles et anticipatrices.
La « Biennale de l’image tangible » regroupe plusieurs événements : une exposition phare, une quinzaine d’expositions satellites, la création d’une Å“uvre urbaine, des débats et conférences et la remise d’un prix. L’exposition phare, qui réunit dix-sept artistes du 9 au 18 novembre 2018 au Red Studio, a pour axe majeur le paysage, considéré non pas comme autrefois sous un angle purement esthétique ou documentaire, mais comme un ensemble de lieux et de territoires qui constituent des cadres pour le discours et l’expérience.
Thibault Brunet, Caio Reisewitz et Philippe Calandre revisitent la photographie de paysage
Ainsi, avec la série Territoires circonscrits, Thibault Brunet poursuit son exploration d’une réalité virtuelle : utilisant un scanner tridimensionnel qui lui permet d’enregistrer ce qui l’entoure à 360 °, le photographe crée un espace modélisé qui donne au réel un aspect fantastique. Alors que le monde entier est aujourd’hui numérisé, Thibault Brunet ouvre une réflexion sur notre rapport à la virtualité. Les jeux de perception sont également au cœur du travail de Jean-Baptiste Perrot qui exploite les failles des nouvelles technologies et les erreurs qui perturbent l’imagerie numérique dans des œuvres où celle-ci est transformée en matière organique telle que du crayon, de l’encre ou de la peinture.
La pratique du Brésilien Caio Reisewitz combine l’héritage de la tradition picturale de la photographie paysagiste et celui de l’histoire de l’architecture moderne brésilienne. Inlassablement, son travail met en question les rapports ambigus que l’homme entretient avec la nature, traduisant notamment à travers des techniques de collage la modification de son environnement par l’homme. Le paysage devient au contraire source d’évocations oniriques dans les photomontages de Philippe Calandre qui, dans sa série Utopia dressent des utopies architecturales, des paysage urbains et industriels atemporels.