Présentation
Frank Lamy, Michel Gauthier, Sandra Patron, Simon Starling
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Notre histoire avec Simon Starling a débuté avec son exposition “Autoxylopyrocycloboros”(2007) (du cycle Zones de Productivités Concertées qui se proposait d’envisager l’art à l’aune des questionnements économiques). Nous avons souhaité aller plus loin et poursuivre cette collaboration en invitant cet artiste reconnu sur la scène internationale à investir la salle dévolue aux expositions temporaires pour une première exposition monographique importante en France.
Le projet se déploie en deux épisodes, autonomes, et néanmoins pensés globalement. L’un, au Mac/Val, sous-titré oeuvres 1997-2009, l’autre, la Source, au centre d’art Parc Saint Léger, à Pouguesles-Eaux. Le titre, commun aux deux expositions, énigmatique s’il en est, dont l’équivalent français serait: « Ilyaici/ là puislà / ici », donne le ton. Il est constitué d’un conglomérat de déictiques, ces indicateurs linguistiques de temporalité et de localisation dont les significations dépendent intégralement du locuteur et des situations de communication.
Au Mac/Val, une dizaine d’oeuvres propose une déambulation tout en répliques, reprises, rappels et échos. Tout l’oeuvre de Simon Starling est processuel. Il est construit de déplacements, de parcours, d’histoires, de transformations, d’hybridations, de reproductions, d’échanges, de cycles, de rencontres impensées, de mélanges de genres, temporalités et techniques…
Quelles qu’en soient leurs envergures, les épopées de Simon Starling mettent en scène des gestes de modification. Il élabore une cartographie du réel teintée d’humour, de gravité, de poésie, avec un rien de romantisme. Une des caractéristiques essentielles de l’oeuvre de Simon Starling tient à cette capacité de s’inscrire dans une histoire des formes, et peut-être plus particulièrement celle de la sculpture, tout en s’ancrant dans des réalités artistiques, politiques, sociales, économiques, historiques, géographiques…
Il développe véritablement toute une poétique de la narration et du process. Entre gestes –au sens comportemental– et Geste –au sens littéraire–, ces oeuvres ne sont en aucun cas univoques. Elles défont et refont, déconstruisent et reconstruisent le monde, donnant à percevoir quelque chose de la complexité du réel. (Frank Lamy, commissaire de l’exposition au Mac/Val)