The Uncovered Works of Hanna Berman de Heather Bennett
Ici, l’artiste pastiche les paraboles féministes classiques, qui procèdent par l’appropriation de patrimoines artistiques en filtrant leurs images au travers du langage des media contemporains. Comme l’indique le titre de son œuvre, Bennett reconfigure ouvertement des artistes telles que Cindy Sherman et Hannah Wilke, dont le message s’est souvent retrouvé réduit à une déconstruction fourre-tout de l’idéologie de la «femme-image».
Tout comme ses devancières, mais au service de ses propres desseins, Bennett se sert de son corps, risquant et invitant même sa re-fétichisation, et résumant ostensiblement ce recours à une simple formule de construction de l’image.
Les tableaux qui en résultent sont des clichés, des poncifs, des portraits hautement stylisés de femmes-icônes issues du fantasme – des portraits, qui plus est, enduits de l’émail enjolivant de la mode et du cinéma. Les scènes pourraient être grossières, elles sont au contraire charmantes, amusantes, voire savoureuses, dévoilant ainsi la profonde myopie de ce langage et mettant en évidence la dimension manipulatrice d’une esthétique fondée sur la construction du désir.
Ces femmes, sont-elles prédatrices, ou proies? L’ambiguïté règne. Aucun de ces personnages n’a de correspondance réelle, tous émanent d’une trame de codes éculés propres au médium photographique.
Une palette de couleurs simplifiée et vibrante et la franchise des compositions évoquent, par ailleurs, un mimétisme de peintre face à la mémoire culturelle collective. Une méthodologie féministe aujourd’hui révolue se trouve ainsi redéfinie dans son sens historique, et simultanément réactivée sous sa forme originelle – mais cette fois comme mythe.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Yaël Hirsch sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
The Uncovered Works of Hannah Berman