Keith Haring
The political Line
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, avec le Centquatre, consacre une rétrospective de grande envergure à l’artiste américain Keith Haring (1958-1990), permettant d’appréhender l’importance de son œuvre, et plus particulièrement la nature profondément «politique» de sa démarche, tout au long de sa carrière.
Avec près de 250 œuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro, — dont une vingtaine de grands formats seront exposés au Centquatre, cette exposition est l’une des plus importantes jamais réalisées sur cet artiste.
Keith Haring fut l’un des artistes les plus célébrés de son époque, et aujourd’hui encore tout le monde connaît son style incomparable et son répertoire de signes emblématiques. Il a été exposé avec Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jenny Holzer et Daniel Buren, dès la Documenta 7 en 1982 et dans des musées et biennales du monde entier.
Virtuose du dessin — qu’il pratiquait depuis l’enfance à haute dose — Keith Haring a étudié à la School of Visual Arts à New York. Génie de la ligne, travailleur incessant et rapide, il a énormément produit, réalisant ses œuvres en écoutant de la musique. Il a utilisé de multiples supports et eu recours aux medias de son époque, allant jusqu’à commercialiser des produits dérivés dans son célèbre Pop Shop à partir de 1985.
Les messages et les idées politiques qu’il a véhiculés ne constituent pas seulement une part de son héritage, mais ont considérablement influencé les artistes et la société. Ses «subway drawings» réalisés dans le métro, ses peintures, ses dessins et sculptures, étaient porteurs de messages de justice sociale, de liberté individuelle et de changement.
Icône du Pop art, artiste subversif et militant, Keith Haring a multiplié les engagements tout au long de sa vie: très jeune, il était animé par une envie de transformer le monde.
En utilisant délibérément la rue et les espaces publics pour s’adresser au plus grand nombre, il n’a cessé de lutter contre le racisme, le capitalisme et toutes sortes d’injustice et de violence, notamment l’Apartheid en Afrique du sud, la menace de guerre atomique, la destruction de l’environnement, l’homophobie et l’épidémie du sida (dont il est mort, non sans avoir créé une fondation caritative au profit de la lutte contre la maladie). Le parcours de l’exposition rend compte de ses prises de position critiques.
critique
The political Line