ART | EXPO

The Hotel

30 Nov - 12 Jan 2013
Vernissage le 29 Nov 2012

Marcel van Eeden s’attache à construire une iconographie singulière en sélectionnant soigneusement ses sources à partir de vieux journaux, magazines, livres d’histoire, manuels scolaires, fonds photographiques ou cartes postales. L’artiste compose ainsi une histoire faite d’images et de personnages, retraçant ce qui est arrivé entre 1900 et 1965.

Marcel van Eeden
The Hotel

Autour de l’installation The Lobby, Marcel van Eeden nous emmène sur les pas d’Oswald Sollman, protagoniste central d’une histoire tissée d’images, de photographies, de personnages historiques et/ou fantasmés, tous puisés dans un vaste répertoire iconographique précédant l’année 1965. Métamorphosé en lobby d’hôtel, l’espace d’exposition fera écho aux dessins minutieux qui retracent les instants précédant un événement dramatique. Premier volet d’une histoire en pleine gestation, The Lobby sera suivi d’autres épisodes que Marcel van Eeden présentera en 2013 en divers lieux et institutions à travers le monde.

Depuis 1993 Marcel van Eeden s’attache — à la manière d’un reporter ou d’un archéologue — à construire une iconographie singulière en sélectionnant soigneusement ses sources à partir de vieux journaux, magazines, livres d’histoire, manuels scolaires, fonds photographiques, cartes postales. Dépôt d’histoires chaotiques, arrachées à leur premier contexte et ressuscitées par le recyclage compulsif de l’artiste, cet univers visuel semble affecté par une forme radicale d’iconophilie, un besoin irrépressible de consumer ces images qui paradoxalement, une fois assouvi, les sauverait de l’oubli.

L’artiste ne se contente pas simplement de reproduire des illustrations fortes ou de vieilles images. Il essaie de dessiner toute image photographique précédant sa naissance, tout ce qui est arrivé dans une zone nébuleuse qui s’étend du début du XXe siècle à l’année 1965, celle de sa naissance. Tous ces gens marchant dans les rues ou assis dans des cafés et des restaurants, ces voitures, tramways et bus, ces explosions… tous ces signes de vie qui animent les dessins de Marcel van Eeden appartiennent tous au passé; ils sont tous perdus dans le brouillard d’une préhistoire très privée.

Il y a quelque chose de monastique, de religieux même, dans l’obstination méticuleuse de Marcel van Eeden; sa pratique s’apparente à l’exercice votif, et existe au sein d’une lignée de rigueur dans l’art conceptuel — viennent à l’esprit les projets de Roman Opalka, ou encore Atlas de Gerhard Richter.

critique

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