ART | EXPO

The Electric Pencil

30 Nov - 18 Jan 2014
Vernissage le 29 Nov 2013

Longtemps restée anonyme, cette œuvre miraculée — trouvée dans une poubelle — raconte l’univers imaginaire dans lequel s’est réfugié son auteur, James Edward Deeds, interné de force et traité toute sa vie aux électrochocs. Ses dessins sont réalisés dans un style désuet sur des feuilles de petit format portant l’en-tête de l’hôpital.

James Edward Deeds
The Electric Pencil

Longtemps restée anonyme, cette œuvre miraculée — trouvée dans une poubelle — raconte l’univers imaginaire dans lequel s’est réfugié son auteur, interné de force et traité toute sa vie aux électrochocs.

Derrière l’œuvre de James Edward Deeds, né en 1908 à Springfield dans le Missouri, se cache l’histoire tragique d’un jeune Américain interné de force à l’âge de 17 ans à la suite d’une altercation violente avec son frère, sur décision d’un père excessivement autoritaire. James Edward Deeds a passé toute sa vie dans un asile psychiatrique, subissant des traitements aux électrochocs, sans anesthésie, jusqu’à deux fois par semaine.

Ses dessins au crayon et crayon de couleur, aux traits méticuleux, réalisés dans un style désuet sur des feuilles de petit format portant l’en-tête de l’hôpital, illustrent des personnages, des références à la guerre civile, des automobiles et des paysages urbains en milieu rural, un monde imaginaire — celui dans lequel il échappait à la réalité de sa vie brisée. Ses portraits, pourtant, affichent les stigmates de ses traitements aux psychotropes; en témoignent leurs yeux écarquillés aux pupilles dilatées.

Les 140 planches recto verso connues d’Edward Deeds n’ont été attribuées à leur auteur que très récemment. Elles ont été trouvées dans une poubelle dans les années 70 par un garçon de 14 ans qui les a conservées pendant près de 40 ans avant de les céder. Comme le mot ECTLECTRC apparaissait sur plusieurs dessins, les nouveaux acquéreurs le baptisèrent «Electric Pencil», jusqu’à ce qu’ils réalisent que ECT était l’acronyme de «electroconvulsive therapy» — thérapie par électrochocs. Il mourra en 1987.

Salué dès sa découverte par la presse américaine, dont Art in America et le New York Times, James Edward Deeds est désormais considéré comme un «classique» de l’art brut du XXe siècle: après la publication du catalogue raisonné, un documentaire de Neville Bean et Robert Vandeweghe — The Mystery of the Electric Pencil — retrace sa passionnante et tragique histoire tandis que la Collection de l’art brut, à Lausanne, vient de lui consacrer une rétrospective.

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