Communiqué de presse
Florian et Michaël Quistrebert
The Eighth sphere
On connaît les frères Quistrebert dessinateurs au trait de feutre joyeusement coloré puis de rotring plus torturé, sculpteurs de bronzes sur socles dégoulinants de cire, peintres de l’odyssée des grands espaces de leur biker paumé de héros; on les a vus déjà plusieurs fois à Zoo galerie (2004, 2007), à 40mcube (Rennes, 2008), au dernier Printemps de Septembre toulousain, chez CrèvecÅ“ur, leur galerie parisienne, et tout récemment au domaine de Chamarande.
Tout juste rentrés d’une année new-yorkaise, ils débarquent avec un intérêt renouvelé pour le noir, un noir puissant devenu la couleur fétiche de leurs empâtements désormais monochromes.
L’architecture de Gotham City qui s’insinuait depuis dans leur peinture pour la parer d’une dimension rétro-futuriste se mue aujourd’hui en un néo-constructivisme allégé de sa dimension utopique première.
Oscillant entre surépaisseurs maximales et légèreté de l’application au spray, le symbolisme ici à l’Å“uvre nous entraîne dans un ésotérisme sombre. The eighth sphere, (la planète des âmes perdues, pour les non-initiés à l’occultisme), se dessine à Zoo galerie comme un environnement pictural, tendu jusqu’à sa négation.
Un wall-painting inspiré de la technique de vaporisation d’aquarelle utilisée par Klee et Kandinsky —mais réalisé sauvagement à la manière des Splashers new-yorkais— pour écrin, les toiles des Quistrebert se délitent jusqu’à s’abolir dans leur principe même.
Dialoguant avec des tableaux de facture plus classique, des croûtes noires et luisantes semblent couler du mur. La technique de leur Chrysler building (Chrys, 2009) que l’on connaissait s’affaissant vers le sol en une masse huileuse se radicalise ici: il n’y a plus de châssis, de toile ou même de peinture, juste une surface, une croûte.
Et ce n’est pas l’abstraction du ballet d’ombres et lumières qui compose leur dernier film qui démentira ce nouveau formalisme à l’Å“uvre chez les deux frères.