DANSE | SPECTACLE

The dog days are over

26 Jan - 30 Jan 2016
Vernissage le 26 Jan 2016

Le Théâtre de la Ville présente The dog days are over, un spectacle créé en 2014 par le chorégraphe belge Jan Martens, encore peu connu en France. La pièce pour huit danseurs prend pour point de départ un mouvement spécifique, le saut, faisant écho à une citation du photographe Philippe Halsman qui a dit un jour «Demande à quelqu’un de sauter et tu verras son vrai visage».

Sauter, sauter et encore sauter. De cet unique geste presque trop simple, si son dynamisme n’exigeait pas une résistance de choc, le chorégraphe belge Jan Martens, 30 ans, a fait le moteur de sa pièce pour huit danseurs The dog days are over. Pendant plus d’une heure, il y pousse son parti pris jusqu’à la surchauffe extrême du geste et des corps avec pour seule musique le son des baskets couinant et rebondissant sur le sol. Cette partition à la fois minimaliste et maximaliste fait monter la transe au diapason de l’épuisement vécu comme une tombée du masque de l’interprète liquéfié.

Le point de départ de ce spectacle, le premier créé par Jan Martens pour un groupe depuis ses débuts en 2010, est une citation du photographe américain Philippe Halsman: «Demande à quelqu’un de sauter et tu verras son vrai visage». The dog days are over tend un miroir sans fard vers l’humain saisi dans un effort durable sans dévier de sa route d’un millimètre. «Quel est le vrai visage de la danse par ces temps incertains? s’interroge le chorégraphe. Que voulons-nous montrer? Que voulons-nous voir?»

Au fil du spectacle, Jan Martens complexifie son propos en stratège. Il fait exploser les sauts au gré de multiples variations. Plus ou moins haut, d’une jambe sur l’autre, en roulant les fesses, balançant les bras, en tournant d’une direction à l’autre, la gamme semble s’inventer d’elle-même. Dans le même élan, il déploie les évolutions des interprètes au gré de contrepoints permanents qui modulent le groupe, l’éclatent et le recomposent dans un système d’échos gestuels, rythmiques et sonores. Une orchestration fluide fait la force d’impact du spectacle en débordant ce que le saut peut avoir d’univoque.

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