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The Curse of the Monk

15 Mai - 18 Juil 2009
Vernissage le 15 Mai 2009

Placée sous le signe de la malédiction que leur a adressée un moine orthodoxe dans une lettre suite à leur précédente exposition commune, "The Curse of the Monk" fait se rencontrer les univers, décalés et complémentaires, d’Iris van Dongen et de Dionisis Kavallieratos.

Communiqué de presse
Iris van Dongen et Dionisis K
avallieratos
The Curse of the Monk

Placée sous le signe de la malédiction que leur a adressée dans une lettre de deux pages un moine orthodoxe du mont Athos suite à leur précédente exposition commune, « The Curse of the Monk » fait se rencontrer les univers, en apparence très décalés et pourtant aussi complémentaires que leurs auteurs, d’Iris van Dongen (née en 1975 à Tilburg, Hollande, vit et travaille à Berlin) et de Dionisis Kavallieratos (né en 1979 à Athènes, vit et travaille à Berlin). Couple à la ville, les deux artistes, tout en conservant chacun une pratique très distincte dans son inspiration et dans sa forme de celle de l’autre, révèlent des influences croisées et décloisonnent la présentation de leurs œuvres.

Iris van Dongen s’est fait connaître par ses dessins de jeunes femmes, mêlant crayon, pastel, aquarelle et fusain et mariant virtuosité du trait et sensibilité contemporaine, comme autant de portraits intérieurs de l’artiste. Pour sa deuxième exposition à la galerie, elle présente huit nouveaux dessins et, pratique nouvelle pour elle, deux sculptures en céramique.

Certains des dessins perpétuent les représentations oniriques de ses débuts, qui tendent ici plus vers le mysticisme que vers le romantisme. Les autres, dans lesquels se mêlent histoires et sentiments personels, laissent apparaître une sensation mélancolique au milieu d’une plus grande quotidienneté. Quand aux deux sculptures, si l’une reprend le personnage d’un des dessins, au nez démesurement marqué, l’autre assume et détourne son aspect décoratif tout en reprenant un motif de Dionisis Kavallieratos.

Le travail de Dionisis Kavallieratos, quant à lui, rend compte de façon débridée d’un imaginaire singulier, mêlant sans complexe culture populaire, qu’elle soit grecque ou « pop », et culture haute, qu’il s’agisse de mythologie, d’histoire, de politique, de littérature ou de religion. Présentant ici un ensemble de sculptures en céramique et de dessins, il exprime une force vitale qui semble ignorer les conventions et les notions de bon ou de mauvais goût. Procédant par associations d’idées, collages visuels, jeux de mots irrévérencieux, réflexions transversales et allers-retours entre les œuvres, il crée un monde avec sa propre cohérence.

Ainsi, de deux figures récurrentes, l’une représentant Dante et l’autre Pellelo di Cavla, personnage imaginaire à la tête surmontée de fruits, comme un symbole de la Terre nourricière, et alter ego de l’artiste, qui prend la place de Virgile aux côtés de Dante, tel que Dante se représentait dans La Divine Comédie. Les deux personnages sont souvent témoins de scènes inattendues, et parfois acteurs involontaires.

Témoins quand ils assistent, cachés derrière un lit, à une démonstration d’omnipotence de Napoléon face à la Vierge à l’Enfant et Satan (Hidden in Napoleon’s Boudoir), ou quand ils observent, réfugiés dans une grotte qui pourrait être le nez de Dieu, l’arbre de l’innocence duquel pendent à l’envers, comme si leur Ascension avait déjà commencé, des condamnés forcément injustement exécutés (The Tree of Innocence From Inside the Cave of Guilt et Sniffed by God). Acteurs bien malgré eux quand ils se retrouvent, innocents eux aussi, face à un peloton d’exécution, heureusement pas très adroit (Not Even a Curly Hair of William Tell’s Balls).

Jeu de mots pas si innocent qu’il n’y paraît avec The First Expedition in the Mao-Mao Island et Mao Mao #2, entre évocation du mouvement Mau Mau de rébellion kenyane des années 1950, resté en Grèce comme une expression populaire pour désigner quelqu’un de farouche, et représentation d’une tribu de clônes de Mao Zedong bicéphales sur le rivage desquels débarquent des Occidentaux ridiculement conquérants, représentés par Pirrot the Mighty #2, retournement des rôles où un pirate se retrouve sur l’épaule d’un perroquet (parrot).

D’un concert du groupe de heavy metal Black Sabbath, la formation musicale favorite de l’artiste, dans la jungle (What a Great Band) à la revanche d’une Marilyn défraîchie, qui s’empare de la faux de la Mort pour régler ses comptes, alors que la Mort elle-même devient une starlette reprenant la fameuse pose de Marilyn à la jupe légère, comme un conte sur l’immortalité (A Small Incident Between Sweet Old Marilyn and the Grim Ripper), il revisite sans complexe la culture pop.

Dans Starring: Jesus as the Lamb of God, the Virgin Mary as Medea, God as the Devil, the Devil as God, Sir Winston Churchill as Himself, il caste figures historiques et bibliques, sur un scénario inspiré du meurtre par Médée de son enfant et de la tradition pascale grecque de l’agneau à la broche, comme une brebis de Dieu dont Jésus serait la victime.

Enfin, un grand dessin (The Old Bordello on the Hill of Sold Souls # 4) représente son mausolée idéal, ou au moins un lieu rêvé dans l’au-delà, sorte de mastaba dont la façade s’orne de sculptures de visages, certains familiers (notamment Iris van Dongen), d’autres révérés (comme Black Sabbath), d’autres imaginaires.

Horaires
Mercredi-Samedi. 14h-19h.

critique

The Curse of the Monk

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