Peter Coffin
The Colors Are Bright
Le travail de Peter Coffin livre une vision ludique du monde convoquant des significations multiples. Les oeuvres elles-mêmes ressemblent à des plaisanteries ; sculptures et gestes conceptuels loufoques sont la plupart du temps présentés avec le plus grand sérieux – des farces qui ne cherchent pas à se justifier. Elles déclinent des scénarios qui valident l’impossibilité de communiquer, confèrent une substance à l’invisible – et, bien souvent, à l’impossible – et suscitent une exégèse active.
L’approche artistique de Peter Coffin met en jeu différents moyens de production visant à obtenir des résultats et des expériences délibérément hétérogènes. Il orchestre le travail d’experts dans différents domaines, qu’il s’agisse d’historiens, de sociologues, d’astronomes ou d’artistes. L’oeuvre intitulée Untitled (Neon Knots), 2010, est le résultat de la collaboration de Peter Coffin avec un topologue, un ingénieur, puis un modélisateur 3D et enfin un fabricant de néons.
L’oeuvre de Peter Coffin fait appel à l’histoire de l’art, aux sciences marginales, à la psychologie sociale, à l’épistémologie et explore toutes les interprétations possibles. Son esthétique neutre traduit son intérêt pour des méthodes qui permettent d’enrichir le sens des objets les plus banals et de donner une acception inattendue aux situations quotidiennes. Cette approche s’attache à développer une idée jusque dans ses ultimes conséquences. En 2009, à l’occasion de sa Triennale, la Tate Britain à Londres a commandé à Peter Coffin une oeuvre originale. L’artiste a ainsi réalisé le commissariat d’une salle où figuraient des peintures, photographies et sculptures, issues des collections permanentes du musée, sur lesquelles était projetée une animation vidéo et son.
Pour son exposition à la Galerie Emmanuel Perrotin, l’artiste montre des oeuvres appartenant au Mnam-Centre Georges Pompidou, parmi lesquelles la sculpture en fil de fer de Joséphine Baker réalisée en 1928 par Alexander Calder, Le Viol de Magritte, 1945, ou encore Composition en rouge, bleu et blanc II, 1937 de Piet Mondrian. «The Colors Are Bright» dévoile également une nouvelle sculpture cinétique: une table automatisée surmontée d’une pyramide de coupes de champagne, qui se déplace lentement dans la galerie.
Issues de l’art de la silhouette apparu au XVIIIe siècle, la nouvelle série de 39 silhouettes de petit format en acier poli réfléchissant et de deux silhouettes de grand format, reproduit les oeuvres iconiques de l’histoire de l’art de la Vénus de Willendorf, 24 000 – 22 000 av. J-C. à la Fat Chair de Joseph Beuys sous forme d’ombres flottantes dans la galerie et son jardin. Une autre série de silhouettes se déploie jusqu’en mai 2010 dans le City Hall Park à New York.
Untitled (Log with Model of the Universe), 2010, fait appel à des modèles utilisés par les physiciens pour illustrer la relation entre la troisième et la quatrième dimension. Un tronc d’arbre évidé symbolise la troisième dimension, tandis que les faisceaux de lumières disco projetés hors du tronc traduisent la quatrième dimension.
Vernissage
Samedi 20 mars 2010. 16h-21h.
critique
The Colors Are Bright