Christian Marclay
The Clock
The Clock de Christian Marclay est une œuvre audiovisuelle d’une durée de 24 heures. L’artiste y orchestre des milliers d’extraits de films, puisés dans toute l’histoire du cinéma pour composer cette mécanique qui indique l’heure en temps réel, dans chacun des lieux où elle est présentée. Des comédies en noir et blanc aux séries B, des films d’avant-garde aux films à suspens, tous rendent visible le temps qui passe à travers la succession des plans d’horloges, de réveils, d’alarmes, de montres, d’actions ou de dialogues illustrant cet implacable écoulement du temps.
Une histoire du cinéma, qui se confond avec notre histoire personnelle — notre horloge biologique — pour créer une mise en abyme vertigineuse où nous sommes, par le truchement du temps réel, les contemporains des acteurs de la fiction.
Les images scandent impitoyablement la force tyrannique du temps à travers les fragments de désirs, de frustrations, d’espoirs, de joies et de désespoirs qui se succèdent à l’écran. Le spectateur a alors l’impression d’assister à une fiction en temps réel. Ce qui relève d’un coup d’œil furtif sur les horloges devient ici une exploration du temps et de la façon dont nous l’appréhendons.
Le son y joue sa propre partition. Christian Marclay l’utilise comme un liant, une symphonie de sonneries, tic-tac, pas, cris, rires, pleurs et musique. Les équivalents formels entre le temps et la musique deviennent sensibles et The Clock devient une œuvre musicale, nous rendant captifs de ses sonorités qui se confondent avec notre propre pulsation.
Christian Marclay a toujours utilisé le cinéma comme répertoire d’extraits à prélever. Sa pratique de l’emprunt, de l’échantillon, de la citation l’inscrit dans la filiation de Dada et de Marcel Duchamp et relève de la démarche émancipatrice de Fluxus tout autant que des stratégies du pop art ou de l’invitation du «Do It Yourself» punk. Elle porte aussi l’empreinte du cinéma expérimental qui a fait de l’emprunt et du montage des composants essentiels des films indépendants.
Christian Marclay pousse jusqu’à la virtuosité cette esthétique du fragment dans The Clock. Cette œuvre a constitué l’un des événements de la 54ème Biennale de Venise, en 2011, où Christian Marclay s’est vu décerner le Lion d’or du meilleur artiste.
The Clock a, une première fois, été présentée au Centre Pompidou, du 3 au 5 septembre 2011.
Vernissage
Samedi 17 mai 2014