Point de vue inédit : la Grotte de Lascaux, nouveau site de réflexions plastiques pour l’artiste, se révèle au travers d’une série de dessins et d’une installation de néons colorés.
Voyage dans le temps : ce regard personnel se combine à celui d’une civilisation disparue pour trouver enfin un écho dans l’attention contemporaine des visiteurs de la galerie.
Pleines lunes obscures : la série The Darkness Drawing surgit dans la lumière. Chaque cadre renferme un rond exécuté au fusain sur un fond blanc laissé en réserve. Le bord de ces cercles remplis de noir s’estompe et laisse apparaître les empreintes de l’artiste comme les marques laissées dans des peintures rupestres. Les variations de teintes et de formes sont fines et sensibles, à la limite du visible.
Quelques annotations de lieux, «Lascaux interior», et de dates, «Sept 29, 2005», sont inscrites au bas de chaque oeuvre.
Le site choisi par l’artiste est présenté ici sous un autre visage. Nous sommes à l’intérieur de la caverne, réceptacle de plus de 5000 ans d’art et d’histoire. Mais Spencer Finch n’a pas choisi de nous en montrer une représentation figurative.
S’agit-il d’éclipses totales ou d’orbites aveugles qui nous fixent? On plonge dans ces «trouées» sans fond. C’est dans l’ombre qu’il nous faut avancer. On s’imagine à l’intérieur de l’endroit. Le vide de l’espace est habité par l’abondance d’obscurité et devient le réceptacle de cette matière intangible.
Mais notre attention est rappelée à la surface. Les dix cadres exposés en face les uns des autres se répondent par des reflets inattendus. Cette mise en abîme impromptue résonne comme un écho dans cet antre mystérieux. Dans un mouvement simultané nous entrons et nous sortons des ténèbres plastiques dissipées par l’artiste. L’exploration touche à sa fin, une a utre lueur nous attire dans la pièce voisine.
Des néons colorés mis bout à bout sont fixés en diagonale sur le mur. Cette trajectoire semble déterminer le titre de l’oeuvre, Sunset. Ce qui pourrait être un coucher de soleil se résume à une forme abstraite géométrique. En utilisant des tubes fluorescents et des filtres de couleurs, Spencer Finch s’attache cette fois-ci à retranscrire, de manière exacte et scientifique, la perception des hommes du paléolithique.
Le moment précis durant lequel ils s’avançaient vers l’entrée de la grotte pour goûter à la clarté extérieure est mis en scène de manière très sobre. C’est à travers les yeux de nos ancêtres et de manière schématique que nous percevons l’espace qui nous fait face et le passage de l’obscurité à la lumière.