Françoise Thies, historienne de l’art, mathématicienne, commissaire et critique d’art, caractérise le travail de Beat Zoderer comme une «une révélation de ce qui a été fait». L’artiste d’origine suisse emploie des matériaux de la vie quotidienne comme base de travail, provenant de quincailleries ou de magasins de matériaux. A partir d’eux, il élabore des structures méthodiques basées sur la répétition ou des schémas mathématiques – chaque pièce suivant un procédé arbitraire.
La volonté de Beat Zoderer, à travers cette méthodologie, est de «mettre de l’ordre dans le chaos». Si ses pièces laissent place aux imperfections et aux erreurs, elles empruntent parfois au langage formel de la géométrie abstraite. L’ambiguïté et les contradictions inhérentes à ce processus de réalisation caractérisent l’œuvre de Beat Zoderer.
«Mon centre d’intérêt ne concerne pas la façon de faire quelque chose, c’est plutôt la signification essentielle qui m’intéresse. Ou, en le disant autrement, ce qui est caché derrière les systèmes et les concepts que je dévoile» résume Beat Zoderer.
Beat Zoderer dit avoir fait des recherches sur les couleurs depuis de nombreuses années. Il a commencé à expérimenter sur des matériaux, en laissant la couleur intacte de leurs surfaces. Il en conclue que «la couleur ne devient vraiment appréciable que quand elle est appliqué à quelque chose».
Quand on demande à Beat Zoderer s’il y a une couleur unique pour lui, il répond «Je ne crains pas de couleurs, qu’elles soient fortes ou douces, belles ou répugnantes. Seulement avec le bleu, la couleur si souvent décrite et exaltée, avec le bleu, j’ai un problème!».