Olaf Breuning
The Art Freaks
L’oeuvre hétéroclite d’Olaf Breuning puise dans les codes visuels de la culture de masse. Il mixe les origines, confronte les univers pour inventer une esthétique unique dans laquelle l’étrange se mêle à l’humour. Tout son art oscille ainsi entre le trouble et la distance. Ses effets ne sont pas vraiment spéciaux : les perruques, les déguisements, les postiches, le maquillage semblent affirmer leur échec à travestir avec exactitude la réalité.
S’inscrivant dans le cadre des recherches récentes de l’artiste sur son rapport à l’histoire de l’art moderne et contemporain, The Art Freaks se déploie dans l’espace via une quinzaine de bannières suspendues au plafond. Sur chacun de ces étendards est imprimé une photographie nous montrant un personnage dont le corps est peint à la manière d’un artiste emblématique (Francis Bacon, Louise Bourgeois, Damien Hirst, On Kawara, Yves Klein, Jackson Pollock, Vincent Van Gogh, Andy Warhol…).
Olaf Breuning reprend ainsi une pratique, celle du body-painting, souvent à la limite du mauvais goût, à laquelle il donne une plus value artistique, la sienne. Visant une sorte de paradoxale perfection du faux, ces pavillons questionnent notre rapport à ces images célèbres et l’esthétique engendrée par leur reproductibilité.
Si l’on pense d’abord être en présence d’un cliché correspondant à ce que l’on connaît, une série de petits détails–comme bricolés–viennent miner cette impression : on se met alors à douter de notre propre faculté critique.
Né en 1970 en Suisse, Olaf Breuning vit et travaille désormais à New York. Ses photos font le tour du monde et des musées, notamment avec cette escale au Palais de Tokyo.
Vernissage
Vendredi 8 juillet 2011
critique
The Art Freaks