Elmgreen & Dragset
The Afterlife of the Mysterious Mr. B.
Mr. B. est apparu pour la première fois lors de la Biennale de Venise de 2009, dans l’installation de Elmgreen & Dragset intitulée The Collectors, qui réunissait les oeuvres de vingt-quatre artistes dans les pavillons danois et nordique en les métamorphosant en deux maisons de collectionneurs. L’une d’entre elles accueillait la collection des oeuvres d’art gay de Mr. B., dans un cadre domestique proche d’un mélange de maison témoin californienne et d’un décor du film Austin Powers. Avant d’atteindre sa garçonnière hédoniste, les visiteurs découvraient Mr. B., flottant sur le ventre dans sa piscine extérieure, ses cigarettes et sa montre de luxe scintillant dans l’eau.
«The Afterlife of the Mysterious Mr. B» explore cette étrange mort à Venise en montrant des éléments tirés de l’histoire de sa vie et de sa mort. La première salle, entièrement vide à l’exception d’une immense cheminée et d’une table en marbre surmontée d’un miroir, évoque une demeure bourgeoise aux murs d’un gris austère et aux moulures classiques d’un blanc immaculé. Au-dessus de la cheminée, trône un portrait solennel et imposant d’un jeune garçon en uniforme d’écolier. Une sculpture réaliste montre ce même garçon dans le foyer, effrayé et blotti sous son propre portrait. Un bouquet de fleurs fânées est posé sur la table en marbre de l’autre côté de la pièce; sur le miroir, gribouillée en noir, une phrase sinistre est inscrite: «You will never see me again».
Dans la deuxième salle figure une morgue aux rangées de casiers mortuaires en métal glaçant. Un casier est ouvert d’où jaillissent les deux pieds d’un homme, pâles et raides — le cadavre de Mr. B. Si cette scène nous laisse entrevoir le sort fatal de Mr. B., les autres nous donnent un aperçu des moments décisifs de son enfance. La vie de Mr B., pure création des artistes, présente dans l’esprit des spectateurs, se déroule dans des espaces artificiels figés dans le temps.
La dernière pièce montre le garage d’une maison, la porte est fermée, les outils et objets entreposés sur les étagères évoquent un milieu populaire. Au centre, est garé un scooter des années cinquante, un bébé dans un carton fixé au porte-bagage. Le visiteur se demande comment le petit garçon a pu arriver là et ce qu’il va advenir de lui. C’est le début de la vie du personnage — prélude à de nouveaux drames et de nouvelles conclusions.
Vernissage
Samedi 7 mai. 16h-21h.