Maud Faivre, Marin Hock
Territoires et photographies. Reconduction, Aurillac hier et aujourd’hui
Cette exposition propose la restitution de la résidence photographique effectuée à Aurillac en mars 2014, projet du musée d’art et d’archéologie soutenu par la DRAC Auvergne conduite par Jean-Marc Bodson – enseignant à l’ESA Le75 (École Supérieure des Arts de l’image LeSeptantecinq) – et encadrée par Maud Faivre, photographe professionnelle.
Cette résidence s’inscrivait dans la continuité du travail documentaire photographique que l’École a entrepris dans le Cantal depuis une dizaine d’années. Dans la tradition documentaire, celle-ci consiste à réaliser des prises de vue aux conditions identiques à celles d’un photographe de référence, c’est-à -dire en insistant sur le cadrage, la focale, l’éclairage et la distance au sujet. Elle donne à voir l’évolution d’un site, d’un paysage naturel ou urbain et apporte aux acteurs d’un territoire des éléments d’analyse et de réflexion.
C’est ainsi qu’au printemps 2014, les habitants d’Aurillac ont pu voir de jeunes photographes opérer « à l’ancienne » dans les rues de leur ville. Sous un drap noir pour mieux ajuster leur chambre photographique, ceux-ci cadraient avec la plus grande exactitude possible des lieux qui avaient été représentés sous forme de cartes postales il y a près d’un siècle. Huit étudiants ont participé à cette résidence: Céline Ballieux, Raphaël Coibion, Solal Israël, Sarah le Quéré, Laureen Machu, Camille Oury, Constance Proux et Mathilde Warnier.
De 2011 à 2014, la Communauté de Communes Sumène-Artense, consciente du patrimoine matériel et immatériel qui la caractérise, a orienté son action culturelle en direction des patrimoines industriels et la transformation induite des paysages. En effet, l’activité minière puis les aménagements hydroélectriques ont au fil du temps modifié son territoire à dominante agricole et en ont changé l’aspect.
À l’automne 2011, un premier projet consistait en l’organisation d’un stage photographique de l’ESA Le75; il s’agissait de demander aux étudiants de se confronter à la singularité forte de ce territoire ainsi que de mettre en regard mémoire, histoire et réalité d’aujourd’hui.
Au printemps 2013, pour compléter le travail réalisé, une commande photographique a été passée à deux jeunes auteurs, Maud Faivre et Marin Hock. L’idée était d’une part d’aborder la diversité du paysage en partant des sites remarquables (Chastel-Marlhac, Pic de Charlus, Puy de Saignes, Rocher d’Agayrou…) et d’autre part de faire apparaître l’humain au sein de ce territoire en s’attachant plus particulièrement aux bourgs et villages. C’est ce travail empreint de sérénité et de douceur de vivre que l’on retrouve dans cette exposition.