Femmes en abandons, expirant, endormies ou déjà mortes. Soupirs de ces femmes brodées qui traversent à travers ces images les époques. Films patiemment élaborés à partir de fils brodés. On imagine assez l’artiste qui coud ces soupirs, ces désirs. Ce qui rend pertinent ces oeuvres, c’est cette adéquation entre le geste de la broderie et le sujet. Car cette activité qui pourrait être perçue comme passive est en réalité un travail de patience, de ténacité et évidemment de désirs. Le crâne, comme vanité , est en exergue dans cette série . Derrière ces chairs glorieuses- mais qui semblent déjà vécues comme un passé- se profilent le destin mortel de tout être. Ces femmes sont cadrées , comme au cinéma, et l’expression de leurs regards semblent un signe.
Elles pourraient être toutes à la fois en train de s’endormir, de jouir ou de mourir. Mais n’est ce pas un peu la même chose ? C’est ce que nous indique l’artiste, quelle que soit la femme, quelle que soit l’époque. Les points disséminés sur la toile construisent tout à la fois l’image qu’ils s’emploient à la déliter. Fragilité de l’image qui rejoint ces instants d’extase.
critique
Temps Morts, Embroderies