Temps de pose

Denis Darzacq, Robert Doisneau, Joan Fontcuberta, Laura Henno, Bernard Plossu, Dorothée Smith, Walker Evans, Gilbert Garcin, Gabriel Jones, Guy Le Querrec
Temps de pose

Le temps de pose ou temps d’exposition est l’intervalle de temps pendant lequel l’obturateur de l’appareil photo laisse passer la lumière lors d’une prise de vue. Sur la pellicule, une image s’imprime, qui fixe le sujet photographié dans une certaine posture. Arrêt, pause: pris en images, les figures et leur gestes échappent à la fuite du temps. Et c’est en ce sens-là que l’on peut parler de pose: sur la pellicule, le corps même du temps se pose et devient visible. D’André Kertesz (1926) à Denis Darzaq (2008), cette exposition à la Galerie du 5e tente de parcourir ce corps subtil du temps que la photographie nous révèle.

L’œuvre de Gilbert Garcin («Mister G») originaire de Marseille suit un parcours atypique. Au cours d’un stage à l’âge de la retraite, il expérimente le photomontage en noir et blanc. Vingt ans après, son œuvre se déploie toujours autour de cette technique élémentaire excluant la retouche via ordinateur.
À l’aide d’un vieux reflex Nikon acheté d’occasion, d’une paire de ciseaux et de bouts de ficelles, il met en scène un petit personnage collé sur du carton. Cette silhouette d’une dizaine de centimètre de haut, du même pardessus, est la sienne, photographiée dans diverses positions, mise en scène dans un décor. Ses images en noir et blanc proposent des situations absurdes sur fond d’humour et de dérision.

Guy Le Querrec est un photographe français qui expose régulièrement aux États-Unis et en Europe. Son œuvre s’approche du photo-reportage. L’Afrique, la Chine, les Indiens Nord-Américains ou encore le jazz, comptent parmi ses principales sources d’inspiration. La scène présentée dans l’exposition «Temps de Pose» se déroule à Villejuif, en banlieue parisienne. Intéressé par la rencontre avec les populations du territoire, il immortalise une scène d’un mariage. Sa confrontation fortuite avec cette cérémonie l’entraine à figer le fameux «instant décisif» cher au thème de l’exposition.

Denis Darzaq conserve de ses débuts de photographe de presse une attention particulière portée à l’individu et à ses relations à la société contemporaine. Il s’intéresse à la manière dont les corps s’inscrivent dans une réalité communautaire et citadine. Dans la série Hyper, il photographie des danseurs hip hop au milieu de rayons de supermarchés. Sans trucage, il parvient à obtenir un effet d’apesanteur en figeant les sauts des jeunes gens. Les corps reconquièrent alors une liberté inattendue dans ces lieux de consommation.

Avec les œuvres de Claude Batho, Aglaé Bory, Jean-Philippe Charbonnier, Caroline Chevalier, Arnaud Claas, Angélo Cozzi, Denis Darzacq, Robert Doisneau, Richard Dumas, Beth Yarnelle Edwards, Walker Evans, Gilbert Fastenaekens, Joan Fontcuberta, Charles Freger, Gilbert Garcin, Luigi Ghirri, Ralph Gibson, Yohann Gozard, Clara Gutsche, Laura Henno, Gabriel Jones, André Kertesz, Géraldine Lay, Guy Le Querrec, Janne Lehtinen, André Merian, Olivier Metzger, Jürgen Nefzger, Claude Nori, Trent Parke, Bernard Plossu, Denis Roche, Paolo Roversi, Viviane Sassen, Laurent Septier, Jeanloup Sieff, Dorothée Smith, Emile Zola.

Commissariat
Soraya Amrane et Jean-Marc Lacabe