Pascal Rousseau
Téléportations
En dialogue avec l’exposition «Les Mystères de l’Ouest» consacrée aux liens entre art abstrait, nouvelles dimensions et imaginaires de la téléportation, un cycle de trois conférences pour évoquer l’utopie des voyages dans l’espace-temps: l’œuvre d’art comme vaisseau-amiral d’un passage dans des reconfigurations inédites du réel. De la télépathie au time-travelling, des premiers pas de l’abstraction à l’art conceptuel, une archéologie de la modernité à partir des rebords non résolus de la physique.
Toutes les séances
Mercredi 7 Mars 2012
18:30
Pascal Rousseau
De Kandinsky à Kupka, de nombreux pionniers de l’abstraction ont pensé la peinture non objective comme une étape transitoire avant la solution plus radicale d’une transmission directe des émotions d’ «esprit à esprit». A travers quelques exemples empruntés aux avant-gardes historiques, une analyse de cette utopie moderne d’un art télépathique, sans aucune médiation matérielle, qui trouvera sa culmination, quelques décennies plus tard, dans certaines propositions de l’art conceptuel.
Vendredi 9 Mars 2012
18:30
Larisa Dryansky
Revisiter l’espace-temps de l’art américain des années 1960: «Comment se libérer des quatre dimensions qui nous emprisonnent et voyager dans le temps? Ce rêve ancien connaît une résurgence importante dans l’art américain des années 1960 sous l’influence de la vulgarisation des théories d’Einstein, et tout particulièrement de la science-fiction. Lié au rejet des schémas évolutionnistes, l’engouement pour les paradoxes temporels participe également de la recherche d’un art qui ne serait plus fondé sur l’opticalité.»
L. D. Larisa Dryansky est docteur en histoire de l’art; ses recherches portent sur les rapports de la science et de l’art dans l’art américain des années 1960.
Lundi 12 Mars 2012
18:30
Linda Dalrymple Henderson
Ultravision. Voyage au pays de la quatrième dimension. Avant et après la diffusion populaire de la théorie de la relativité d’Einstein et son «espace-temps» (1919), l’idée d’une quatrième dimension, présentée comme un modèle de temps intégré à l’espace, nourrit les imaginaires des artistes d’avant-garde. Quand les cubistes et les futuristes rêvent d’une vision étendue et radiographique, qui pénètre les corps et donne accès à des réalités supérieures, des auteurs comme Ouspensky ou J.W. Dunne, entre philosophie et science-fiction, ou des artistes comme Marcel Duchamp, explorent les implications de ce nouveau temps spatialisé sur le concept de durée et de réalité.