— Éditeur : Flammarion, Paris
— Collection : La création contemporaine
— Année : 2003
— Format : 26 x 25,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 191
— Langue : français
— ISBN : 2-08011-0888
— Prix : 35 €
Préambule
par Anne Tronche (extrait, p. 11)
Pour un grand nombre d’observateurs, la peinture d’Hervé Télémaque occupe une place essentielle au sein du dispositif théorique de la Figuration narrative. La présence de l’artiste dans les toutes premières manifestations du groupe, dès 1964, le rôle qu’il joua ainsi que Bernard Rancillac aux côté de Gérald Gassiot-Talabot dont les textes critiques allaient en définir les modes formels et les objectifs, construisirent, du moins durant quelques années, l’image de son engagement quelque peu militant. À bien y regarder, les œuvres qui s’inscrivent, dans le droit fil des aspirations narratives occupent dans sa production une place précise, qui ne saurait être négligée, tout en ne permettant pas de saisir la complexité d’une démarche placée également sous d’autres signes stimulants. En cela son parcours ressemble à celui qu’effectuèrent différents membres du Nouveau Réalisme qui, après les premières années de théorisation, de manifestations collectives, de partages de stratégies et de points de vue, s’en allèrent construire solitairement une œuvre en quête d’autonomie. Sans doute parce que le temps des combats collectifs, celui des rapports dialectiques que l’individu entretient avec le groupe correspond plus ou moins précisément à la période nécessaire à la constitution d’un langage et non à celui de la mouvance mentale soustrayant ce qui s’élabore et se compose aux séductions de l’actualité. On pourrait en cela citer Paul Valéry à propos de la solitude de Mallarmé : « chaque esprit est maître chez soi » [Paul Valéry, « Stéphane Mallarmé », in Variété II, coll. « Idées », Paris : Gallimard].
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Flammarion)
L’artiste
Hervé Télémaque est né en 1937 à Port-au-Prince, Haï;ti.
L’auteur
Anne Tronche est critique d’art. Membre du directoire de la revue Opus Intemational jusqu’en 1989, elle a été inspecteur à la Création artistique du ministère de la Culture de 1982 à 1999. Elle a publié récemment Gina Pane (éd. Fall, 1998), Peter Saul, (ouvrage collectif), ( Somogy, 1999), Laura Lamiel (Actes Sud, 2001), Roland Flexner (Michel Baverey, 2002), Corps et traces dans la création tchèque. 1962-2002 (direction d’ouvrage) (Hazan-Musée de Nancy, 2002). On lui doit également de nombreux articles et études sur l’art contemporain ainsi que des entretiens destinés à des films monographiques avec Bill Culbert, Daniel Spoerri, Aurélie Nemours, Denise René.