Tel qu’elles : le titre équivoque de cette exposition joue avec les paradoxes. Similaire ou différent ? Difficile à dire : l’art de Julia Scalbert et d’Armelle de Sainte-Marie se plaît dans des ressemblances qu’on ne peut saisir, dans un monde d’évocations, de transparences et de suggestions.
L’uncanny valley
Les créateurs de jeux vidéo parlent d’« uncanny valley », de vallée de l’étrangeté, pour décrire ce bizarre sentiment qu’on a face à un visage presque humain, sans l’être tout-à-fait. Julia Scalbert et Armelle Sainte-Marie nous présentent des œuvres presque familières, sans l’être entièrement. Elles dévoilent sans révéler, et n’est-ce pas là le rôle de l’art ? Elles sont juste assez étranges pour changer sans dénaturer, pour décaler notre regard sur le monde.
L’étrange beauté des coquilles vides
Les peintures et sculptures de Julia Scalbert, en nuances rose corail et bleu marin, jouent avec les effets de superposition et de transparence des couches acryliques ou des vernis d’émail, avec le plein et le vide, l’intérieur et l’extérieur, la pesanteur et la légèreté, la céramique et l’aquarelle.
Ce jeu est plus métaphorique, plus coloré, mais bien présent chez Armelle de Sainte-Marie. « Il m’est difficile de m’arrêter. Je dois être dans la scène imaginaire que je raconte sur la toile, je dois m’y mouvoir avec les formes que j’y amène. J’ai un espace, je le remplis… », confie-t-elle.
Le dialogue continue, entre les rives de l’abstraction et de la figuration, dans un délicat dialogue à l’image de la période que nous traversons : tout en jeux d’équilibres, de suggestions, et de reflets.