La ville de Chalon-sur-Saône est réputée pour son festival d’art de rue (Chalon dans la rue). Mais il n’y a pas que ce festival dans la ville natale de Nicéphore Niépce. L’Espace des Arts (Scène nationale) propose pour sa part le festival Instances, un festival dédié à la danse. Et pour sa seizième édition, Instances 2018 se place sous le signe de la chorégraphe Tatiana Julien, avec sa création Soulèvement (2018). Artiste associée, Tatiana Julien (Cie C’interscribo) livre ainsi son dernier solo. Danse énergique et pulsatile, sur une musique électro de Gaspard Guilbert, Soulèvement donne le tempo et le thème. De retour en ses murs, après rénovations, l’Espace des Arts y invite des artistes internationaux. Avec notamment un focus catalan. Pendant quatre jours (les 15, 16, 20 et 21 novembre), Instances va ainsi proposer huit spectacles, dont deux premières en France. Les quatre soirées seront également ponctuées de visites dansées.
Instances 2018 : la 16e édition du festival sous le signe du soulèvement
Côté Catalogne, le chorégraphe Marcos Morau (Cie La Veronal) présentera en première française Pasionaria (2018). Une pièce chorégraphique là encore — à la suite de Siena (2013), par exemple — traversée par les rapports entre art antique et société contemporaine. Par le biais d’un bas-relief néo-antique, reflétant les passions, dont à son tour Pasionaria s’empare, entre humanité et robotisation. Autre chorégraphe catalan présent au festival Instances 2018 : Pere Faura. Performeur cultivant glamour disco, distance critique et danse contemporaine, Pere Faura livrera son solo Sin baile, no hay paraÃso (2014). Une relecture énergique des icônes de la danse, de Singing’ in the Rain à Saturday Night Fever, en passant par Anne Teresa De Keersmaeker. Autre première française, la chorégraphe espagnole, Marina Mascarell proposera quant à elle Three Times Rebel (2017). Une fresque autour de l’histoire de l’émancipation féminine, par le prisme de la danse, comme lieu de formatage des corps.
Instances à Chalon : 8 spectacles, dont 2 créations et 2 premières françaises
De la péninsule Ibérique au continent africain, Instances 2018 franchira le pas en invitant cinq artistes originaires du Burkina Faso, Tunisie et Mali. Le chorégraphe burkinabé Serge-Aimé Coulibaly présentera ainsi sa dernière pièce, Kirinia (2018), avec la chanteuse malienne Rokia Traoré. Une pièce creusant l’histoire, par le biais de la bataille de Kirinia (en 1235), dans l’actuelle Guinée. Autre chorégraphe originaire du Burkina Faso, Luc Sanou livrera le solo Mon Homonyme (2018). Une danse de soi à soi, à la recherche d’un chemin capable de mener dans la bonne direction. Originaire de Tunisie, le duo de chorégraphes Aïcha M’barek et Hafiz Dhaou (Cie Chatha) proposera Ces gens là ! (2018). Une insurrection contre la léthargie ordinaire, sur une musique électro de Haythem Achour (alias Ogra). Enfin, avec Fix Me, le chorégraphe Alban Richard clôturera Instances 2018 en compagnie du musicien Arnaud Rebotini. Pour une édition volcanique et énergisante.