Communiqué de presse
Laurent Chétouane
Tanzstück 4: vouloir vivre (ensemble)
Horaires: 20h30. 19h le 27 mai.
— Chorégraphie: Laurent Chétouane
— Interprétation: Jan Burkhardt, Matthieu Burner, Joris Camelin, Lisa Densem, Sigal Zouk
— Lumière: Andreas Juchheim
— Vidéo: Anna Henckel-Donnersmarck
— Costumes: Sophie Reble
Pour sa nouvelle pièce, Laurent Chétouane s’est intéressé au concept de «vivre ensemble» développé par Roland Barthes dans son cours au Collège de France. Pour ce philosophe dont l’œuvre scrute la chair comme un texte à déchiffrer, il s’agit de trouver une grammaire des corps qui ne soit ni de solitude, ni de collectivité — mais d’invention d’un rythme commun. Ce qu’il nomme «son fantasme de l’idiorrythmie» est un arrangement de singularités, un réglage érotique qui requiert la «mise en commun des distances». Pour Laurent Chétouane, cette utopie paradoxale révèle un espace à construire, une partition chorégraphique où répartir des écarts, des rapprochements, fonder le battement entre « moi » et les autres.
Sur scène, cet «ensemble» se manifeste d’abord par le jeu, l’invention de règles communes: amorces de gestes familiers, bribes de dialogue, mime, grimaces, qui nous renvoient à un univers de communication sans cesse perturbé. De ce frottement naissent le malentendu, le rire, un réseau vivant de relations qui va progressivement se complexifier. Le plateau se peuple d’obstacles imaginaires, de frontières, d’ouvertures que le groupe de danseurs explore comme un territoire vierge ; une page à recouvrir de signes. Les identités s’exposent ou s’effacent, les corps sont mis en jeu dans leurs affinités, leurs différences, alternant entre moments d’absence, de solitude, tendresse, séduction, désœuvrement.
Sur un écran apparaissent des dessins de lieux quotidiens, découpés et cadrés ; des textes décrivant des ambiances, des sensations — le soir, le vent, la lune. Cette atmosphère indéfinissable de l’ensemble qui circule entre les danseurs et enveloppe le public, éclaire l’ici de chaque présence, son rayonnement fluctuant. Bras et mains tendus désignent des écarts sans cesse réajustés. En creux, c’est un espace-entre qui se dessine, d’où émerge un nous — métronome dont le battement fragile peut à tout instant se dérégler, accélérer, ou porter la cadence d’un vouloir. Vivre. Ensemble.