ART | EXPO

Take Me (I’m Yours)

16 Sep - 25 Oct 2015
Vernissage le 16 Sep 2015

Cette exposition rassemble le travail d’une trentaine d’artistes internationaux sous le commissariat de Christian Boltanski, Hans Ulrich Obrist et Chiara Parisi. Pour un projet artistique hors norme revisité vingt ans après sa première occurrence et où chaque visiteur est invité à toucher, utiliser ou emporter avec lui les projets des artistes invités.

Paweł Althamer, Agnès b., Christian Boltanski, James Lee Byars, Heman Chong, Jeremy Deller, Maria Eichhorn, Hans-Peter Feldmann, Andrea Fraser, Gilbert & George, Felix Gonzalez-Torres, Douglas Gordon, Christine Hill, Carsten Höller, Jonathan Horowitz, Fabrice Hyber, Koo Jeong-A, Alison Knowles, Bertrand Lavier, Angelika Markul, Gustav Metzger, Paulo Nazareth, Otobong Nkanga, Roman Ondak, Yoko Ono, Philippe Parreno, Takako Saito & Sarah Ortmeye, Wolfgang Tillmans, Rirkrit Tiravanija, Amalia Ulman, Franco Vaccari, Lawrence Weiner
Take Me (I’m Yours)

Vingt ans après son immense succès à la Serpentine Gallery, l’exposition conçue par Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist, «Take Me (I’m Yours)» est récréée. Ainsi chaque visiteur sera invité, pour ne pas dire encouragé, à toucher, utiliser ou emporter avec lui les projets et les idées des artistes invités.

Les commissaires de l’exposition Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist reprennent ce principe fondateur tout en le renouvelant. Ils sont rejoints à cette occasion par Chiara Parisi, directrice des programmes culturels de la Monnaie de Paris, pour offrir un regard renouvelé.

Avec plus de trente projets, l’exposition à Paris gagne en ampleur et en latitude. Le projet initial est revisité par les artistes ayant participé à la première édition (Maria Eichhorn, Hans-Peter Feldmann, Jef Geys, Gilbert & Georges, Douglas Gordon, Christine Hill, Carsten Höller, Fabrice Hyber, Wolfgang Tillmans, Lawrence Weiner), auxquels s’ajoutent de nouvelles collaborations (Paweł Althamer, Agnès b., James Lee Byars, Heman Chong, Jeremy Deller, Andrea Fraser, Jonathan Horowitz, Koo Jeong-A, Alison Knowles, Bertrand Lavier, Angelika Markul, Gustav Metzger, Paulo Nazareth, Otobong Nkanga, Roman Ondak, Yoko Ono, Philippe Parreno, Takako Saito & Sarah Ortmeyer, Rirkrit Tiravanija, Amalia Ulman, Franco Vaccari et 89plus, le projet international de recherche multi-plateforme, conçu comme une cartographie de la génération née à partir de 1989 par Hans Ulrich Obrist et Simon Castets).

«Take Me (I’m Yours)» place le visiteur au centre du dispositif en l’invitant à s’emparer des œuvres et contribuer ainsi à leur dissémination. Dans la Salle Guillaume Dupré, Christian Boltanski rend hommage à Felix Gonzalez-Torres. Les piles de posters de l’artiste américain sont tenues à disposition du public. En référence à sa première contribution, Christian Boltanski réactive son œuvre Dispersion et installe des tas de vêtements que les visiteurs peuvent emporter dans un sac en papier imprimé. Le duo d’artistes britanniques Gilbert & George crée des badges, alors que Hans-Peter Feldmann recouvre les murs d’une salle avec les effigies de la Tour Eiffel imprimées sur des cartes postales que le public peut décrocher.

En dialogue avec l’activité industrielle de la Monnaie de Paris, Heman Chong s’empare des métaux issus de la production des médailles et monnaies pour les disperser à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, tandis que Angelika Markul introduit dans l’exposition une imprimante 3D pour reproduire un Os de bonheur en continu durant la manifestation.

Maria Eichhorn investit l’espace de la librairie pour y incorporer les livres recommandés dans la bibliographie commune rédigée par les commissaires de l’exposition. Jef Geys édite le numéro spécial de son journal Kempens Informatieblad qu’il dédie aux «Questions des femmes». L’artiste brésilien Paulo Nazareth crée une série d’affiches et de pamphlets qui sont mis à disposition du public, tout comme les photographies de Wolfgang Tillmans.

Le principe d’échange monétaire est appliqué par Fabrice Hyber qui, en collaboration avec les ateliers de la Monnaie de Paris, réalise un «écu» bicolore, la véritable «monnaie» de l’exposition. L’œuvre peut également devenir un service. Les Preliminary Prospectuses d’Andrea Fraser prennent la forme de documents officiels, tandis que Christine Hill dispose ses œuvres dans un distributeur de snacks, Rirkrit Tiravanija réalise un salon de lecture rassemblant tous les Point d’ironie réalisés par agnés b, alors que Yoko Ono leur propose d’acquérir une de ses capsules remplies d’air, «la seule chose que nous partageons».

Le public est également sollicité pour laisser une trace visible dans l’espace de l’exposition. Un arbre à vœux (Wishtree), pièce maîtresse de Yoko Ono, est placé dans l’escalier d’honneur et les visiteurs sont invités à rédiger des messages de paix. Lawrence Weiner met à disposition du public des pochoirs portant l’inscription «Nau Em I Art Bilong Yumi» («L’art d’aujourd’hui nous appartient»). Dans Homage to Each Red Thing, l’artiste américaine Alison Knowles demande aux visiteurs d’apporter des objets rouges afin de les placer dans des cadres marqués au sol. Jonathan Horowitz, dans son œuvre Free Store, crée un périmètre à l’intérieur duquel chacun peut déposer un article de son choix et emporter un autre avec lui. Le principe du troc est également présent dans Swap de Roman Ondak, une pièce dans laquelle un performeur cherche à échanger un objet contre un autre venant du public.

Dans les murs de la dernière manufacture dans le centre de Paris, l’exposition permet de revenir sur le mythe de l’unicité de l’œuvre d’art et de questionner ses modes de production. A l’image des monnaies, les œuvres sont vouées à la dispersion. Lieu d’interaction entre les visiteurs et les artistes, cette exposition se caractérise par sa forme ouverte et évolutive avec, au moment du finissage, la disparition des œuvres due à leur dissémination totale. Au-delà des circuits économiques habituels, «Take Me (I’m Yours)» propose un modèle basé sur l’échange et le partage, et soulève ainsi la question de la valeur d’échange de l’art, chère à la Monnaie de Paris.

Le finissage de l’exposition sera l’occasion d’une intense semaine de performances et d’actions orchestrées lors de la Fiac du 20 au 25 octobre 2015 et du lancement de la Biennale de Bourg-Lastic conçue par Bertrand Lavier.

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