Tableaux pour voir

Le travail d’Alain Chauvet est rarement présenté. Avec l’exposition « Tableaux pour voir » Immanence propose à cet artiste de présenter le fruit de ses réflexions.
Plongé dans l’obscurité, l’espace Immanence accueille la réflexion d’Alain Chauvet autour du voir et du non-voir, une réflexion pertinente sur la peinture. L’espace est offert aux visiteurs, où ils entrent un par un.
L’exposition se déroulera en trois étapes, en trois tableaux. Trois tableaux présentés successivement; chaque présentation fera office de vernissage. Immanence poursuit ainsi son travail de zone d’intensité continue.

« Où en est-il du visible du côté de l’art, de ce côté que la peinture a pour énigme ? Quel dispositif optique mettre en œuvre pour voir de ce côté ? Où est ce qui fait signe de ce côté qui ne soit envisageable de nul autre ?
Mon hypothèse c’est que de ce côté le visible fait signe d’une image dont le voir qui la compose se décide et s’oriente d’un appel sans nom—du coté de ce qui apparaît en trop et compte pour rien. Toujours suspect excessif et incongru au regard de ce qui s’identifie et s’assume d’un lien. Disant cela, me revient l’idée que celui qui s’arrache, sont de la caverne de Platon, c’est l’artiste. Et que celui qui y fait retour, y redescend, c’est le philosophe.
L’art oblige d’un appel sans nom, d’un délié, au risque de l’épars. La philosophie s’oblige d’une adresse à tous, d’un rapport, au risque de la norme. Cette tension d’un délié et d’un rapport d’un délié de tout et d’un rapport à tous est au cœur de la problématique d’une pensée de l’inséparé et du sans attache, à l’œuvre de l’évanouissante insistance d’un sans nom du visible — inclus mais sans appartenance.
Etre « inséparé » a le sens ici d’être avec non pas celui d’être lié. De même qu’être « sans attache » a le sens ici d’être détaché, non pas celui d’être séparé. »
Alain Chauvet