Michèle Vincent
Ta mère l’Oye !
Rien ne prédisposait Michèle Vincent à la sculpture : un travail dans le domaine médical, un trop plein d’émotions, le hasard, un morceau de terre offert par un ami… A partir de là , son travail sur le corps, l’intérieur du corps ou le corps à l’intérieur a commencé.
Longtemps, Michèle Vincent a travaillé au chevet de malades. De cette activité de soignante, elle a retiré un sentiment d’empathie qui marque très fortement sa sculpture. Des œufs en plâtre, en passant par les moulages en résine de poupons, aux poupées mannequins aujourd’hui, elle semble prodiguer des soins toujours empreints de tendresse à des formes qui évoquent la femme et la mère qu’elle a été.
Mais Michèle Vincent souhaitait passer à autre chose. Elle voulait explorer la manipulation de l’objet en s’attaquant à Barbie, l’indémodable poupée mannequin au sourire extatique. Il ne serait plus question de sculpture au sens classique mais plutôt de jeu.
Pour commencer, Michèle Vincent les déshabillerait toutes et leur couperait les cheveux, histoire de retrouver les pratiques parfois perverses des petites filles. Ce travail devrait donner lieu, à son tour, à un autre jeu : un immense jeu de l’oie, abordé cette fois par le biais de la photographie, qui, en jouant sur le changement de proportions, mettrait le regardeur dans une posture d’infériorité physique.