L’exposition « Synesthésies, fictions du paysage » à la galerie Vrais rêves, à Lyon, présente des photographies d’Eduard Ibáñez qui s’intéressent aux multiples aspects du paysage, de sa beauté naturelle à sa transformation sous l’effet de l’activité humaine.
Eduard Ibáñez photographie des fictions du paysage
La nouvelle série photographique d’Eduard Ibáñez se présente comme une œuvre métaphorique qui repose sur des relations de synesthésie. La synesthésie est un phénomène neurologique qui provoque l’association de plusieurs sens. Par son effet, les lettres peuvent être associées à des couleurs ou encore les sons à des formes, les nombres à des positions spatiales, etc.
C’est entre la vue et le toucher que les photographies en noir et blanc d’Eduard Ibáñez tissent un lien pour aboutir à une symbiose sensible. Ces Å“uvres renvoient l’image de paysages fictifs où ce qui semble être des blocs de pierre sont en réalité des cubes de bois, où des falaises de roche à pic sont en fait des fragments d’écorce d’arbres… Ainsi naît un panorama troublant qui provoque la synesthésie dans les yeux du spectateur.
Synesthésies : quand le minéral et le végétal se confondent
Les photographies d’Eduard Ibáñez visent à provoquer une expérience intime avec le paysage et mettent en regard les deux facettes de celui-ci. D’un côté, le paysage est façonné par l’évolution naturelle et possède une beauté intrinsèque ; de l’autre, il est le support de l’activité humaine qui le modifie également. De nouveaux paysages porteurs d’une autre beauté, naissent ainsi du progrès social, technique et économique.
C’est ce paysage contemporain façonné par l’humain que les montages d’Eduard Ibáñez explorent : l’exploitation des ressources provoquant un détournement des processus naturels se lit dans ses clichés où de nouvelles compositions se mettent en place, où les textures se remodèlent, le minéral et le végétal se mêlent et se confondent.