L’exposition « Palettes Of Shadows » à la galerie parisienne Thaddaeus Ropac dévoile une nouvelle série d’œuvres de Sylvie Fleury, des shaped canvas qui poursuivent son détournement d’objets issus du monde de la mode.
Palettes Of Shadows : Sylvie Fleury détourne les palettes de maquillage
Les dernières réalisations de Sylvie Fleury s’inscrivent dans la continuité du travail qu’elle mène depuis le début des années 1990 autour des codes qui structurent la société de consommation. Célèbre pour ses mises en scène et ses détournements d’objets représentatifs du monde de la mode, du luxe et du glamour, la plasticienne a cette fois choisi de s’approprier les palettes de maquillage, qu’elle a agrandi jusqu’à une échelle monumentale.
Des palettes de maquillage transformées en tableaux abstraits
Reflet de la variété des produits proposés dans le commerce, les peintures représentant des palettes de différentes formes et tailles, des palettes multi-teintes aux fards mono-teinte, des pastilles de maquillage de diverses couleurs, sont accrochés au mur tels des tableaux abstraits. En transformant ainsi ces objets cosmétiques, Sylvie Fleury porte la lumière sur les mécanismes de désir et de pouvoir qui y sont liés, autant que sur les systèmes de reconnaissance et de légitimité qui ont cours au sein du monde l’art.
Une relecture féministe des shaped canvas
La pratique de Sylvie Fleury échappe à toute classification formelle : ses œuvres s’inspirent autant de la tradition du ready-made que du pop art et de l’art minimal. Pour cette nouvelle série, l’artiste utilise codes des shaped canvas, c’est à dire des peintures réalisées sur des toiles non rectangulaires ou carrées. Souvent rondes ou triangulaires mais prenant parfois des formes plus irrégulières encore, ces œuvres sont souvent décrites comme un genre hybride entre peinture et sculpture. Alors que les principaux représentants de ce genre pictural dans l’art contemporain sont masculins, Sylvie Fleury en propose une relecture féministe.