L’exposition « Je m’appelle Cortana » au Fonds régional d’art contemporain Franche-Comté, à Besançon, présente des peintures récentes de Sylvie Fanchon, en dialogue avec d’autres œuvres qui accordent une place importante aux mots.
Sylvie Fanchon poursuit sa recherche plastique autour des mots
Le titre de l’exposition, « Je m’appelle Cortana », annonce la source d’inspiration des nouvelles œuvres de Sylvie Fanchon qui a, selon son habitude, emprunté sa matière première à notre environnement quotidien. Il s’agit ici de mots prononcés par l’assistant personnel virtuel développé par Microsoft et intégré aux ordinateurs, nommé Cortana.
Les nouveaux tableaux de Sylvie Fanchon comme Voici un exemple…, Bonjour commençons… et Je m’appelle Cortana suivent le protocole strict qu’elle s’est fixé depuis de nombreuses années, et qui repose sur la schématisation extrême, la bichromie, l’économie de moyens, la planéité et l’utilisation de la peinture en aplat permettant une expressivité neutre.
Avec  Je m’appelle Cortana, Sylvie Fanchon s’intéresse à l’intelligence artificielle
A l’aide de lettres de signalétique basique disponible en grande surface, des phrases prononcées par la voix synthétique de Cortana sont retranscrites de façons qui rendent leur lecture difficile : absence d’espace entre les mots, taches qui les « caviardent » aléatoirement, lignes qui se chevauchent… Les mots du logiciel sont réduits à de simples formes et évoquent le vocabulaire de l’art conceptuel. Sylvie Fanchon opère ainsi un renversement qui confère au langage d’une intelligence artificielle, incapable de participer à un véritable dialogue le supplément d’âme qui lui manquait en le faisant pénétrer dans le champ de l’art, du sensible et de la pensée.
Aux peintures de Sylvie Fanchon répondent des œuvres d’autres artistes comme Richard Baquié, John Giorno, Jenny Holzer, Annette Messager, Alfred Courmes ou encore Matthieu Saladin : des œuvres sélectionnées en concertation avec Sylvie Fanchon dans les collections des Frac de Bourgogne-Franche-Comté et qui partagent avec les siennes l’intérêt pour les mots.