L’exposition « Surface Tension » à la galerie Marian Goodman, à Paris, présente des photographies et des sculptures en verre de Hiroshi Sugimoto nourries par une interrogation sur le temps et le progrès.
Hiroshi Sugimoto photographie les mers du monde
L’exposition est consacrée aux photographies de la série intitulée Seascapes qu’Hiroshi Sugimoto a débutée en 1980. Elle présente des œuvres créées dans les années 1990 jusqu’aux plus récentes, avec notamment des photographies de la mer de Tasman réalisées en 2017.
Les photographies de la série Seascapes fixent des images des mers du monde selon un protocole graphique immuable : en noir et blanc, elles suivent toujours la même construction : chacune est divisée précisément en son centre par la ligne d’horizon, répartissant ainsi la composition entre une moitié supérieure aérienne représentant le ciel et une moitié inférieure lestée de la gravité de la mer.
Les caractéristiques propres à chaque image sont le fruit des éléments naturels : le mouvement permanent de la surface marine, la luminosité du soleil ou de la lune, les conditions météorologiques et atmosphériques… Pour Hiroshi Sugimoto, la contemplation et la prise de vue de ces paysages marins à travers le monde sont un moyen de relier le passé au présent, mais aussi l’histoire de ces mers à celle des régions où il pose son appareil.
Hiroshi Sugimoto mène un questionnement sur le temps, la mémoire et le progrès
La série photographique Seascapes est mise en relation avec cinq Å“uvres de la série Five Elements. Ces sculptures en verre optique tirent leur structure de celle des pagodes traditionnelles, qui associent cinq formes distinctes, renvoyant chacune à un élément de la doctrine cosmologique bouddhiste des Cinq Universaux, la terre, l’eau, le feu, l’air et le vide. Dans la partie globulaire de chaque sculpture est glissée une photographie de la série Seascape.
Les photographies comme les sculptures d’Hiroshi Sugimoto témoignent d’un questionnement sur le temps, la mémoire et le progrès, ainsi que d’une volonté de créer des passerelles entre les philosophies d’Extrême-Orient et d’Occident.