L’édition 2017 du festival « Suresnes cités danse » présente une vue d’ensemble du hip-hop contemporain avec trente-quatre spectacles, treize chorégraphes, notamment Farid Berki, Pierre Rigal ou Abou Lagraa, et quatre-vingt quinze danseurs.
« Suresnes cités danse » : les créations
Cette vingt-cinquième édition de « Suresnes cités danse » permettra de découvrir notamment deux créations : Dakhla d’Abou Lagraa et Scandale de Pierre Rigal.
Dakhla est une pièce invitant à voyager entre les ports de New York, Hambourg et Alger. Eclectique sur le plan musical et culturel puisqu’elle mélange les partitions du chanteur Prince à la musique arabo-andolouse et à la techno, un rabin et un muezzin, elle se présente d’abord comme une sort d’hommage à la combinaison de la danse contemporaine et du hip hop. « Pour moi, précise Abou Lagraa, il s’agissait d’aller chercher l’insouciance des années 80, et le sentiment de liberté qui en émanait. » Dakhla veut ouvrir à sa manière à la tolérance et à la diversité.
Scandale, nouvelle création de Pierre Rigal, est un véritable travail sur la scansion, le souffle, la respiration des interprètes comme source vitale du mouvement.
Mickaël Le Mer, quant à lui, présente Rouge. A partir du vocabulaire hip-hop, cette pièce développe une écriture contemporaine. Comme l’explique Mickaël Le Mer : « Je m’inspire de ce que je vis ; je vivais dans un salon rouge bordeaux. J’ai assemblé certains souvenirs pour en faire une sorte de négatif symbolique. J’ai cherché l’émotion « rouge » sans que la couleur apparaisse, et quelque chose du féminin en employant que des hommes. »
Le ballet classique
Le programme de « Suresnes cités danse » fait aussi référence au ballet classique avec Les Forains d’Anthony Egéa et L’Oiseau de feu de Farid Berki. Ballet imaginé par Roland Petit en 1945, sur une musique d’Henri Sauguet, Anthony Egéa et ses danseurs se réapproprient Les Forains. La place du village de la pièce originale est devenue une rue de banlieue, les saltimbanques d’après-guerre, des danseurs de hip-hop et les numéros de cirque, un spectacle urbain, et chaque tableau est ponctué par la musique électronique du compositeur Franck 2 Louise.
Après avoir créé Petrouchka et Le sacre du printemps, Farid Berki continue d’entretenir de véritables affinités avec Stravinski avec L’oiseau de feu. Créée en 2015 pour les vingt ans de sa compagnie Melting Spot, cette pièce ne manque pas de le confirmer. Ce ballet de Stravinsky est aussi la première œuvre classique à avoir donné lieu en 1984 à une version hip-hop à laquelle Farid Berki a participé.
Les programmes « Cités danse connexions » : découvertes
Les programmes « Cités danse connexions » de cette vingt-cinquième édition de « Suresnes cités danse » sont aussi l’occasion de faire quelques découvertes. Réversible, de Bouziane Bouteldja, est l’une d’elles. Ce spectacle aborde les traumatismes qu’entraînent les interdits d’une religion oppressante, alors que « Cités Danse Connexions #2 » propose Soi, un duo composé de Si’Mhamed Benhalima et Kevin Mischel, ainsi qu’Iskio avec Johanna Faye et Saïdo Lehlouh. Enfin, « Cités Danse Connexions #3 » réunit les chorégraphes Céline Lefèvre et Jann Gallois dans deux nouvelles créations,  Ma class’ hip hop et Carte blanche.