Peter Zimmermann
Sur le Motif
Peter Zimmermann est un alchimiste de la couleur, qui s’empare de la technologie comme d’un outil et filtre les images pour créer des peintures chromatiques qui oscillent entre abstraction et figuration. Si l’abstraction était présente dans ses œuvres des années 1990, l’émergence de l’informatique et l’omniprésence des images numériques retouchées l’ont amené à modifier une nouvelle fois son travail.
Longtemps, Peter Zimmermann a utilisé la technologie pour déformer les images, le texte et les signes tirés de sa propre banque d’images et produire la matrice de peintures époxy, un matériau travaillé par l’artiste, auquel il ajoute des pigments acryliques et qu’il fait couler sur la surface de la toile.
L’exposition à la Galerie Perrotin rassemble une série d’œuvres de grand format, que Peter Zimmermann a réalisée grâce à une nouvelle technique d’huile sur toile — sorte de retour, en un sens, à une forme plus traditionnelle de peinture. Peter Zimmermann est fortement influencé par les images, la façon dont notre société les manipule, et plus précisément comment s’enregistre, et parfois se partage, l’instant.
Pour créer ses œuvres de grand format, Peter Zimmermann part d’un algorithme virtuel qui optimise la couleur des images, appliquant de manière méthodique la peinture au pinceau et réalisant parfois plusieurs versions colorimétriques différentes à partir de la même source.
«Je voulais changer de technique, travailler plus directement la surface de la toile. A maints égards, la peinture à l’huile m’offre plus de possibilités en tant que peintre, elle me permet d’aller dans des directions encore plus diverses», affirme Peter Zimmermann.
De loin, le mouvement produit par la peinture de Peter Zimmermann évoque le pointillisme de Georges Seurat, tandis que ses études approfondies de la couleur nous rappellent l’exploration du temps par Claude Monet sur la façade de la cathédrale de Rouen. Vus de près, les détails des coups de pinceau soigneusement appliqués et la composition précisément pensée qui confère à l’œuvre son équilibre, pointent une relation étroite avec l’estampe japonaise.
Pourtant, les peintures de Peter Zimmermann semblent libérées, comme si les couleurs avaient décidé de se déchaîner et de décider d’elles-mêmes où elles s’installeraient à la surface, créant une énergie à la fois bouillonnante et contagieuse. Exposées à côté des toiles époxy, ces nouvelles œuvres montrent l’extraordinaire variété technique développée par l’artiste afin de stimuler l’œil.
Vernissage
Jeudi 12 juin 2014